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De l’automédication à la consultation
L’automédication peut être pertinente, à condition de prendre des précautions et de savoir dans quelles situations il vaut mieux consulter.
Qu’est-ce que l’automédication ?
L’automédication correspond à l’utilisation par un patient d’un médicament sans avoir préalablement échangé avec un professionnel de santé1.
Elle peut être le fait d’acheter un médicament sans ordonnance en pharmacie et de se l’auto-administrer ou de consommer un « ancien médicament » présent dans la pharmacie domestique2.
Les médicaments en automédication sont souvent utilisés pour le traitement de symptômes bénins ou de maladie ponctuelle. Quand elle est pertinente, l’automédication peut faire disparaître rapidement les symptômes déjà connus d’une maladie bénigne. Cela permet d’éviter que la gêne présente ne s’installe dans la durée et entraine d’éventuelles complications. Il faut cependant être certain de son propre diagnostic2.
Automédication : sous certaines conditions…
L’automédication est pertinente si vous suivez les recommandations suivantes :
• Avoir recours à l’automédication uniquement pour faire face à des symptômes bénins ou une maladie ponctuelle. Il est nécessaire d’être certain du diagnostic et de ne pas avoir de facteurs de risque vis-à-vis de la prise du médicament. Il faut notamment être extrêmement prudent avec les personnes âgées, celles ayant une ou plusieurs maladies ou encore chez les femmes enceintes ou qui allaitent. Par exemple, il est déconseillé de consommer des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) en cas d’ulcère de l’estomac ou de grossesse. En outre, il ne faut pas faire d’automédication chez les enfants2.
• Acheter uniquement les médicaments en vente libre en pharmacie2.
Prudence
Vous pouvez acheter des médicaments en ligne sur les sites des pharmacies autorisées.
Vous prenez des risques si vous achetez des médicaments sur des sites non autorisés. Ils peuvent contenir des substances toxiques ou inefficaces et avoir des conséquences graves sur votre santé.
La qualité et la sécurité des médicaments achetés sur un site non autorisé ne sont pas garanties.
Vous pouvez être trompé par les ressemblances avec les produits authentiques (boite, couleur des gélules…) 3.
• N’en prendre qu’un à la fois2. Certains médicaments interagissent entre eux. Il convient d’être très vigilant quant à la prise simultanée de plusieurs médicaments. Faire aussi attention au surdosage, certains médicaments sous des noms de marque différents peuvent contenir la même substance active1.
• Respecter les doses, les moments de prises, et la durée de traitement décrits dans la notice2.
Ne pas augmenter les doses en pensant que ça agira plus vite, ne pas mélanger les médicaments et ne pas multiplier les prises. Cela peut être dangereux voire aggraver la situation1.
• Consulter systématiquement toutes les rubriques de la notice et la conserver dans la boîte du médicament2.
• Vous assurer que les symptômes disparaissent avant la durée maximale du traitement (vous référer à la notice) 2.
• Signaler tout effet indésirable sur le site de l’ANSM, ou auprès de votre pharmacien ou de votre médecin traitant2.
La règle d’or
En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien1.
La consultation s’impose quand…
• Les symptômes persistent au-delà de quelques jours2.
Ces médicaments sans ordonnance sont destinés à des traitements de courte durée, tant que les symptômes restent bénins. Les durées de traitement recommandées dépendent des situations : respecter ce qui est indiqué dans la notice ou conseillé par votre pharmacien4.
• Les symptômes s’aggravent ou se modifient2.
• Vous présentez un événement indésirable (même mineur) 4.
• Vous êtes atteint d’une pathologie (insuffisance rénale ou hépatique…) et vous avez un traitement en cours1.
La prise d’un médicament sans avis médical ou conseil du pharmacien, expose au risque d’interactions médicamenteuses avec un autre traitement en cours ; il peut diminuer l’effet de certains médicaments, mais aussi en augmenter la toxicité. L’automédication peut ainsi agir sur le traitement suivi par un malade chronique, en modifiant ses effets ou en provoquant des effets secondaires2.
Par exemple, certains médicaments disponibles en automédication peuvent perturber le taux de glycémie chez les personnes diabétiques. Chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle ou d’une insuffisance cardiaque, il est préférable d’éviter les médicaments effervescents car ils contiennent beaucoup de sel et peuvent aggraver la maladie. Aussi, il convient d’éviter les anti-inflammatoires chez les personnes souffrant d’asthme ou ayant une insuffisance cardiaque2.
• Vous êtes une femme enceinte1.
Certains médicaments peuvent être dangereux durant la grossesse. Demandez systématiquement l’avis de votre pharmacien avant de prendre un médicament4.
• Vous êtes une femme en période d’allaitement1.
Il est important d’éviter l’automédication. Vous devez consulter votre médecin traitant ou demander conseil à un professionnel de santé avant de prendre tout médicament, y compris ceux vendus sans ordonnance ou à base de plantes. La consommation de compléments alimentaires et de produits tels que les huiles essentielles est aussi vivement déconseillée5.
Concernant les enfants
Certains médicaments disponibles en accès direct sont adaptés à une utilisation chez l’enfant à partir d’un certain âge. Quand vous choisissez un médicament pour votre enfant, il est indispensable de demander conseil à votre pharmacien qui pourra vous orienter, si nécessaire, vers une consultation médicale4.
Lors d’une consultation ou de tout acte de soins, indiquez le médicament que vous avez pris de vous-même à votre médecin (ou votre chirurgien-dentiste) : il suit votre situation personnelle (si vous souffrez d’une maladie au long cours par exemple) et il est nécessaire qu’il ait connaissance de l’ensemble des médicaments que vous prenez4.
L’automédication, en résumé
Comment s’automédiquer en toute sécurité6 ?
Toujours demander conseil à votre médecin ou pharmacien en cas de méconnaissance du médicament (indications et contre-indications), de persistance d’un symptôme ou de doute sur celui-ci, d’utilisation habituelle d’un autre traitement.
Toujours bien respecter les doses, la durée du traitement et les indications.
L’automédication est toujours brève, temporaire.
Quels sont les bons réflexes6 ?
Acheter vos médicaments en pharmacie.
Demander conseil à votre médecin ou pharmacien.
Toujours lire la notice, notamment les effets indésirables, interactions médicamenteuses, les contre-indications.
Ne jamais prendre ou prêter un médicament anciennement prescrit sans avis médical.
Sources
1 ANSM – Bon usage des médicaments en automédication – 06-06-23 – Lien de la page – Consulté le 26-04-24. | 2 AMELI – Se soigner seul avec l’automédication – 22-12-23 – Lien de la page - Consulté le 26-04-24. | 3 ANSM – Vente en ligne de médicaments – 10-06-21 – Lien de la page - Consulté le 26-04-24. | 4 ANSM - Médicaments en accès direct : Informations pour les patients -25-05-21- Lien de la page - Consulté le 26-04-24. | 5 AMELI – Médicaments et allaitement – 01-03-22 – Lien de la page - Consulté le 26-04-24. | 6 CHU ROUEN NORMANDIE – L’automédication : que faire pour ne pas se mettre en danger - Lien de la page - Consulté le 26-04-24.
PO-02248-05/24