Allergies. Zoom sur une réaction de notre système immunitaire

L'allergie : l'essentiel à savoir

La population mondiale face à l'allergie

4^e maladie chronique dans le monde, l’allergie touche en 2022, 1 personne sur 3 née après 1980¹.
En 2050, la moitié de la population mondiale sera affectée par au moins une pathologie allergique (il y a 50 ans en France, c’était 2 à 3 % de la population)¹.
 

Allergies en France : zoom sur les chiffres clés

Vue d'ensemble 

• 30% de la population est allergique².
• 50% de la population sera allergique, d’ici 2050².  
• 1 personne sur 3 est atteinte de rhinite allergique².
• 1 personne sur 3 atteinte de rhinite allergique est susceptible de développer un asthme dans les 10 ans^1_.
• 1 personne sur 4 souffre d'allergie respiratoire¹. 
• 28% des Français estiment que l’allergie est un handicap au quotidien².
   

Le facteur héréditaire : un rôle important dans l’allergie¹

• Aucun parent allergique : 10 % de probabilité d’être allergique.
• 1 parent allergique : 30 à 50 % de probabilité d’être allergique.
• 2 parents allergiques : 50 à 80 % de probabilité d’être allergique.

Allergies non prises en charge et les conséquences sur la vie quotidienne

• 41% des patients atteints de rhinite allergique renoncent à des activités sociales, sportives, de loisirs ou professionnelles¹.
   
• Sommeil pertubé¹ :
  - 73,5% des adultes,
  - Et 65,8% des enfants souffrant d’allergie ont un sommeil perturbé.

Qu’est-ce qu’une allergie ?  

Allergie : un dérèglement du système immunitaire

L'allergie est l'ensemble des symptômes survenant lors de l'exposition à un allergène, auquel la personne est sensibilisée⁴.
L'allergie résulte d'un dérèglement du système immunitaire responsable d'une perte de tolérance à des substances, a priori inoffensives, et rencontrées dans la vie quotidienne : les allergènes⁴.
Une fois qu'elle est sensibilisée à un allergène*, la personne allergique présente, à chaque nouveau contact, une réaction inadaptée de l'organisme et donc des manifestations de son allergie⁴.

Les allergies surviennent le plus souvent chez des personnes génétiquement prédisposées, dont un ou plusieurs membres de la famille sont allergiques⁵.
Les sujets allergiques ont une forme d’hypersensibilité, d'exagération pathologique de la réponse immunitaire, en particulier de la réaction inflammatoire, face à un allergène qu’ils respirent, avalent ou touchent⁵. 

^*Allergène : molécule généralement étrangère à l'organisme et normalement inoffensive. L'allergène est perçu différemment par le système de défense (système immunitaire)^5_.

Allergie immédiate et allergie retardée

On distingue l’allergie immédiate (ensemble des manifestations apparaissant chez des personnes ayant une prédisposition génétique à fabriquer des anticorps lgE, impliqués dans l'apparition de l'allergie), de l'allergie retardée, qui peut toucher tout le monde et survient même en l'absence de terrain génétique favorisant l'allergie⁴

Focus sur l’allergie immédiate

L'allergie immédiate est l'ensemble des manifestations qui apparaissant chez des personnes ayant une prédisposition génétique à fabriquer des anticorps IgE, impliqués dans l'apparition de l'allergie. On parle alors de « terrain atopique »⁴.

Les deux phases distinctes de l'allergie immédiate

• Une 1^re phase dite de « sensibilisation à l'allergène » : cette période de sensibilisation ne s'accompagne d'aucun symptôme et sa durée est variable⁴. L’allergène (molécule généralement étrangère à l'organisme et normalement inoffensive) est perçu différemment par le système immunitaire⁵.

  Quelques jours après un 1^er contact avec un allergène, l'organisme de la personne fabrique des anticorps particuliers spécifiques contre lui, souvent des IgE (immunoglobulines E)². Cette 1^re phase, n'entraîne pas de manifestations mais permet à ces IgE de se fixer à la surface de certaines cellules de l’immunité.
   

• Une 2^e phase dite de « révélation » : au cours de laquelle se déclenchent les symptômes⁴ : cette phase se répète à chaque exposition à l'allergène⁴.

  Lors d'un contact ultérieur avec le même allergène (ou un allergène très proche) ces cellules « armées » d’IgE à leur surface vont fixer l’allergène⁵ ce qui provoque la libération⁵ :
  - d’une substance appelée histamine, 
  - et de nombreux médiateurs de l’inflammation et de la réponse immunitaire, à l’origine de la réaction allergique inflammatoire.

La diversité des réactions allergiques immédiates

Dans le cadre d’une allergie immédiate (terrain atopique), la réaction allergique peut être⁴ :

• Nasale (rhinite occasionnelle ou quotidienne). 
• Respiratoire (crise d'asthme).
• Oculaire (conjonctivite).
• Cutanée (eczéma atopique ou urticaire d'origine allergique).
• Œdémateuse : correspondant à un gonflement le plus souvent localisé sur le visage (lèvres, paupières) et pouvant aussi toucher les muqueuses de la gorge (œdème de Quincke).
• Généralisée (choc anaphylactique comportant un risque vital majeur et nécessitant un traitement d'urgence). 

Les causes des allergies immédiates

L'allergie immédiate prend différentes formes, selon l'allergène responsable.⁴

Les allergies aériennes⁴

Touchent surtout le nez, les bronches et les yeux.  Principaux pneumallergènes :

Acariens : ils constituent environ 90 % de la poussière d'une maison. Microscopiques, ils aiment la chaleur (température supérieure à 20 °C) et l'humidité.

Animaux domestiques : ils sont sources de protéines allergisantes présentes dans leurs glandes sébacées, leurs glandes sudoripares, leurs poils (chien et chat) ou dans leurs urines (rongeurs).

Pollens : ils dépendent des saisons de floraison variant en fonction de la répartition géographique de la flore. Seuls les pollens transportés par le vent sont allergisants.  

Moisissures : se multiplient au contact d'une atmosphère humide (salle de bains, cuisine, en cas de fuite d'eau).

Blattes : logées dans les fissures, à l'arrière des appareils ménagers, elles sortent de préférence la nuit.

Latex : ses protéines allergisantes se dispersent dans l'air ambiant.

Les allergies alimentaires (trophallergènes)⁴

Chez l'enfant, les trophallergènes les plus souvent en cause sont :
 

• Le lait de vache.  
• L'œuf.  
• L'arachide.  
• Les fruits à coque (noix, noisettes, amandes...).
• Le gluten. 

Chez l'adulte, les allergies alimentaires sont souvent liées à la consommation de⁴ :

• Certains fruits : pomme, poire, prune, pêche, abricot, fraise, kiwi.  
• Certains légumes comme le céleri. 
• Poissons. 
• Mollusques et crustacés. 
• Gluten.

La cuisson, le stockage, l'épluchage des aliments peuvent jouer un rôle dans la survenue des allergies alimentaires⁴. 

Les allergies médicamenteuses⁴

Les médicaments en cause sont essentiellement :

• Les antibiotiques.
• Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens.
• Certains médicaments utilisés en anesthésie...

L'allergie aux venins⁴

L'allergie peut concerner :
 

• Le venin d'hyménoptères après piqûre d'abeilles, guêpes, frelons, bourdons.
• Le venin de serpent après une morsure de serpent. 

Comment dépister les allergies ?²

• Le médecin traitant est le premier professionnel de santé consulté par le patient présentant des signes d’allergie, lequel pourra également être orienté vers un allergologue.  
• Poser le diagnostic de l’allergie est crucial pour agir.  
• Tout commence par un interrogatoire à la recherche des antécédents allergiques personnels ou familiaux.  
• Le médecin interrogera également sur les symptômes, leurs moments d’apparition et leur fréquence afin d’identifier leur cause et tenter d’en définir l’origine potentiellement allergique.  
• Le médecin généraliste dispose de tests sanguins de première intention facile à réaliser dans un laboratoire de biologie médicale pour aider au diagnostic et à l’identification de l’allergène lorsque l’histoire du patient est simple.  
• Si le patient est adressé à un médecin allergologue, un bilan allergologique plus approfondi permettra de confirmer le diagnostic et de déterminer avec précision les allergènes responsables des symptômes respiratoires :
  - Les tests cutanés (prick-tests) peuvent identifier l’allergène en cause. Le médecin dépose des gouttes de chaque allergène suspecté sur la peau. Il pique à travers la goutte pour la faire légèrement pénétrer. La réaction provoquée est évaluée en mesurant, après 15 minutes, la rougeur et le gonflement qui en résultent.
  - Le test sanguin réalisé dans les laboratoires de biologie médicale est un outil de diagnostic d'allergie puissant, capable de tester de nombreux déclencheurs d'allergie. Il mesure la concentration d'anticorps produits en réaction à la présence d’un allergène de type IgE spécifiques dans le sang.  
  - Pour les allergies cutanées et alimentaires, il existe également des tests spécifiques.

Comment traiter les allergies ?

Traiter l’allergie pour améliorer le quotidien

Il est important d’agir pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées et éviter les complications². Le traitement des allergies nécessite une prise en charge globale qui comporte 3 mesures associées⁷ :

• Supprimer l’exposition aux allergènes (“éviction”), mis en évidence par les tests d’allergie, quand cela est possible.
• Traitements médicamenteux (principalement l’utilisation d’antihistaminiques).
• Mesures éducatives pour éviter les récidives et les crises d’allergie.

Le traitement médicamenteux des allergies

Le traitement médicamenteux des allergies respiratoires repose sur² :  

• Des traitements symptomatiques par antihistaminiques ou par corticoïdes. Ils soulagent momentanément les symptômes de l’allergie mais ne la guérissent pas². 

• Des traitements par désensibilisation (ImmunoThérapie Allergénique (ITA)) qui rendent le système immunitaire tolérant à l'allergène².  

Le choix du traitement selon les manifestations d’allergie⁸

Une fois le diagnostic de l'allergie posé, différents traitements peuvent être proposés : 

La rhinite allergique :  

• Antihistaminiques.
• Traitements locaux par solutions nasales (corticoïdes et/ou antihistaminiques).
• Lavages du nez.

L’asthme : un traitement pour calmer la crise aiguë. Si nécessaire, un traitement quotidien par inhalation de corticoïdes peut être prescrit.  

La conjonctivite allergique : médicaments antihistaminiques +  collyres antihistaminiques.  

L'urticaire (associée ou non à un œdème) n'est pas toujours synonyme d'allergie. Lorsque l'allergie est présente, hormis le traitement de sa cause, il est nécessaire de recourir aux antihistaminiques, voire aux corticoïdes.

L'eczéma atopique : hydratation permanente de la peau, par des substances émollientes et l'application de corticoïdes, si nécessaire.

Le choc anaphylactique :  une urgence médicale traitée par l'injection intramusculaire d'adrénaline, souvent sous forme auto-injectable. 

Sources
1- Journée Française de l’Allergie – L’allergie pourrit la vie, alors j’agis ! - 22 mars 2022 – Lien de la page - Consulté le 24-10-2023 | 2 - 17^e Journée Française de l’Allergie – L’allergie, la dépister, c’est déjà la traiter - Communiqué de presse  21 mars 2023 – Lien de la page – Consulté le 8/12/2023 | 3 - Encyclopédie Larousse en ligne – Allergie – 2023 – Lien de la page - Consulté le  24-10-2023 | 4 - AMELI - Reconnaître une allergie - 04-10-2023 – Lien de la page - Consulté le 30-11-2023 | 5 - Institut Pasteur - Combattre les allergies - 20-04-2018 – Lien de la page - Consulté le 24-10-2023 | 6 - Asthmes & Allergies  Infos  - Définition “Système immunitaire” - 2023 – Lien de la page - Consulté le 11-12-2023 | 7 - Inserm - Allergies - Un dérèglement du système immunitaire de plus en plus fréquents - 30/05/2017 - Lien de la page Consulté le 06-02-2024 | 8 - AMELI - Le traitement de l’allergie - 20 novembre 2023 – Lien de la page - Consulté le 30-11-2023