Connaître les différents types de diabète

En France, en 2022, 3,8 millions de personnes diabétiques étaient traitées (1). Zoom sur les différents types de diabète.

Publié le : 12-01-2024

Le diabète : qu’est-ce que c’est ? 

Le diabète : un excès de sucre dans le sang 

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de sucre dans le sang appelé hyperglycémie2. Les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Ce sont les complications du diabète qui peuvent se traduire par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations, des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux, des troubles de l’érection ou une insuffisance rénale3.

Le diabète est avéré si le taux de glycémie à jeun est égal ou supérieur à 1,26 g/l ou 7 mmol/l de sang lors de deux dosages successifs2

 

Le rôle de l'insuline dans la régulation de la glycémie2 

L’insuline, fabriquée par le pancréas, est présente en permanence dans le sang. Son rôle est de maintenir la glycémie autour de 1 g/l lorsque les apports de sucre sont importants : l’insuline est une hormone hypoglycémiante. Lorsque le taux de sucre s’élève, par exemple après un repas, le pancréas produit plus d’insuline pour ramener le taux de sucre dans le sang à un niveau normal. 

 

L’insuline permet également aux cellules de l’organisme de capter le sucre qui circule dans le sang selon leurs besoins (par exemple cellules musculaires au cours d’un exercice) et de l’utiliser pour le transformer en énergie. Si nécessaire, elle permet le stockage du sucre non utilisé, dans le foie ou dans les cellules graisseuses. 

 

Si l’insuline est en quantité insuffisante ou si elle est inefficace, le sucre s’accumule dans le sang et la glycémie augmente de façon excessive : c’est l’hyperglycémie. 

 

En l’absence de traitement, cette hyperglycémie se maintient à un niveau trop élevé : c’est l’hyperglycémie chronique qui définit le diabète2

Il existe différents types de diabète, dus à des dysfonctionnements différents : le diabète de type 1 et le diabète de type 22 mais également le diabète gestationnel.

Le diabète de type 1

Le diabète de type 1 : dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas2

Les personnes atteintes de diabète de type 1 sécrètent peu ou pas d’insuline. En l’absence de traitement, la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, est constamment trop élevée. À long terme, cette élévation permanente provoque des dégâts, notamment sur les petits vaisseaux sanguins de la peau, des yeux, des reins, etc.4

Le diabète de type 1 est une maladie chronique qui apparaît, dans la moitié des cas, avant l’âge de 20 ans. Il est aussi connu sous le nom de diabète juvénile ou diabète insulinodépendant. Cette maladie auto-immune est favorisée par une prédisposition génétique. Ainsi, le risque de survenue de ce type de diabète de type 1est plus important lorsqu’un parent proche (père, mère, frère, sœur) présente cette même maladie.5

Quels sont les symptômes du diabète de type 1 ?4

Les symptômes du diabète de type 1 apparaissent lorsque la maladie est déjà avancée. Le plus souvent, ce sont :
- une augmentation inhabituelle de la soif et de la faim ;
- un besoin fréquent d’uriner, ce qui peut entraîner des problèmes de pipi au lit chez un enfant jusque-là propre ;
- une fatigue anormale ;
- une mauvaise cicatrisation des blessures et des coupures ;
- une peau sèche sujette à démangeaisons ;
- des infections fréquentes des gencives, de la vessie, du vagin, de la vulve ou du prépuce.

Comment diagnostique-t-on le diabète de type 1 ?6

Le diabète de type 1 est le plus souvent diagnostiqué en présence de symptômes ; il est rarement découvert au cours d’un bilan médical, pour un autre motif.
Le diagnostic de diabète est établi grâce à une prise de sang qui dose le taux de sucre (glycémie) dans le sang. 
Le diagnostic est posé lorsque :

  • la glycémie, à n’importe quel moment de la journée, est supérieure à 2 g/l en présence de symptômes ;
  • la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l, contrôlée à deux reprises en l’absence de symptômes.

Afin de confirmer le résultat du dosage de la glycémie à jeun, le médecin prescrit une seconde prise de sang.

Comment traite-t-on le diabète de type 1 ?

Le traitement du diabète de type 1 repose sur l’injection d’insuline, une alimentation équilibrée, et la pratique d’une activité physique régulière. Son objectif est de maintenir le taux sanguin de sucre dans les valeurs normales, de prévenir les complications et de maintenir un poids raisonnable.

Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de diabète de type 1, elle est systématiquement hospitalisée pour mettre en place le traitement. Cette hospitalisation lui permet également d’apprendre à prendre en charge son traitement dans tous ses aspects : auto-injection de l’insuline, autosurveillance de la glycémie, adaptation de l’alimentation et du traitement à l’activité physique, etc.4 

Des séances d’éducation thérapeutique pour l’enfant diabétique et ses parents

 

Le traitement du diabète de l’enfant est exigeant. L’enfant ou l’adolescent devra suivre, toute sa vie, un traitement quotidien par insuline.

Une éducation thérapeutique est proposée à l’enfant et à ses parents dès l’annonce du diagnostic, puis pendant le suivi, notamment en cas de changement de matériel. Elle est réalisée dans des structures adaptées à l’âge de l’enfant et parfois avec l’aide des associations de patients diabétiques. 

 

Le contenu des séances d’éducation thérapeutique porte sur :

- la compréhension du diabète, tant pour l’enfant (ou ses parents) que pour l’adolescent ;

- le rôle de l’alimentation et de l’activité physique sur la glycémie ;

- l’apprentissage du traitement, et la réalisation des soins : mesurer la glycémie, adapter les doses d’insuline, faire une injection d’insuline, changer le cathéter d’une pompe à insuline, etc. ;

- la reconnaissance des complications (hypoglycémie, acidocétose) et les mesures adaptées à prendre ;

- l’adaptation du traitement au mode de vie… 

 

L’éducation thérapeutique offre surtout des conseils à appliquer chaque jour, en les adaptant à la vie de famille, aux loisirs de l’enfant ou de l’adolescent, à sa vie scolaire. 

Le diabète de type 2

En France, en 20221, 92 % des cas de diabète traité de l’adulte ont un diabète de type 2.
 

Le diabète de type 2 : dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme

Le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent2.

Les personnes atteintes de diabète de type 2 sécrètent de l’insuline, mais cette hormone régule avec moins d’efficacité le taux de sucre dans leur sang. Ce taux, appelé glycémie, reste anormalement élevé après un repas, ce qui est la définition du diabète. Petit à petit, le pancréas s’épuise à sécréter des quantités croissantes d’insuline. Également appelé diabète gras, ou diabète non insulinodépendant, le diabète de type 2 touche surtout les personnes en surpoids ou obèses, sédentaires, le plus souvent après 45 ans. 
Il représente 90 % des cas de diabète après 60 ans8

LE DIABÈTE DE TYPE 2
UN DÉVELOPPEMENT EN 3 ÉTAPES, SUR PLUSIEURS ANNÉES2

1 - L’insulinorésistance : les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’insuline. Cette résistance est normale avec l’âge mais elle est aggravée par l’excès de tissus gras en cas de surpoids et d’obésité. Le glucose s’accumule dans le sang et une hyperglycémie s’installe progressivement.
 

2 - L’hyperinsulinisme : l’organisme tente de s’adapter. Dans un premier temps, le pancréas augmente la production d’insuline.
 

3 - L’insulinodéficience : après plusieurs années (10 à 20 ans), le pancréas s’épuise et ne peut plus sécréter suffisamment d’insuline pour réguler le taux de sucre dans le sang. 

Après plusieurs années d’évolution, des complications du diabète par atteinte des artères et des nerfs peuvent apparaître. Un traitement et un suivi médical adaptés permettent de les limiter.

Quels sont les symptômes du diabète de type 2 ? 8

Les symptômes du diabète de type 2 sont discrets et il est le plus souvent diagnostiqué à l’occasion d’une prise de sang. Les symptômes des complications du diabète de type 2 sont une difficulté à cicatriser, une perte de sensibilité au niveau des pieds, des troubles de la vision, une insuffisance rénale, un infarctus ou un AVC.

Quand la maladie progresse, les symptômes peuvent finir par apparaître :

  • augmentation de la soif et de la faim ;

  • besoin fréquent d’uriner ;

  • fatigue ;

  • peau sèche sujette à des démangeaisons ;

  • coupures et blessures qui cicatrisent lentement ;

  • infections fréquentes des gencives, de la vessie, du vagin, de la vulve et du prépuce ;

  • insensibilité ou fourmillement des mains et des pieds ;

  • troubles de l’érection ;

  • vision floue.

De plus, chez les personnes souffrant de diabète de type 2, il est fréquent qu’une prise de sang révèle un taux sanguin élevé de triglycérides et un taux de cholestérol HDL (« bon » cholestérol) inférieur à la normale. Il est également fréquent d’observer une élévation anormale de la pression sanguine (de la « tension »). 

 

Comment diagnostique-t-on le diabète de type 2 ?8

  • Afin de diagnostiquer un diabète non insulinodépendant (de type 2), le médecin prescrit des analyses de sang.

  • Le diagnostic se fait sur 2 mesures du taux sanguin de sucre à jeun.

  • Ces mesures doivent être toutes deux ˃ à 1,26 g/l (7 mmol/l).

  • Lorsqu’un diabète est diagnostiqué, le médecin adresse son patient à un ophtalmologiste afin de dépister d’éventuelles atteintes des vaisseaux sanguins de la rétine, d’un glaucome ou d’un début de cataracte, plus fréquents chez les personnes diabétiques.

  • En cas d’antécédents de diabète dans votre famille, votre médecin vous proposera de faire contrôler régulièrement votre taux de sucre dans le sang.

  • Un dépistage précoce permet de réduire considérablement les risques de complication. 

Comment traiter et suivre un diabète de type 2 ?8

Le traitement du diabète de type 2 repose sur la diminution et le contrôle du poids par une alimentation équilibrée, une activité physique régulière, l’arrêt du tabac le cas échéant. 

 

Côté alimentation :

  • Réduire la consommation d’aliments gras (en particulier, ceux contenant des graisses d’origine animale).

  • Augmenter sa consommation d’aliments riches en fibres (fruits et légumes, au moins 5/jour, ou compotes sans sucre ajouté).

  • Préférer les féculents issus de céréales complètes ou de légumes secs (plutôt que les gâteaux et les sucreries), en évitant d’en consommer entre les repas.

  • Limiter la consommation de boissons alcoolisées à 1 verre par jour pour les femmes et à 2 verres par jour pour les hommes. 

Côté activité physique :

La pratique régulière d’activité physique adaptée (APA) contribue à une meilleure maîtrise de la glycémie, aide à contrôler son poids et réduit les facteurs de risque cardiovasculaire. 

 

Si ces mesures ne sont pas suffisantes, des médicaments antidiabétiques peuvent être prescrits, d’abord sous forme de comprimés puis, si nécessaire, en injections.

L’objectif du traitement est de réduire le risque de complication en maintenant le taux sanguin de sucre dans des valeurs normales. 

S’INFORMER OU TROUVER DU SOUTIEN 9

Une aide à la prise en charge de votre diabète est possible près de chez vous :

les associations de patients, Maisons du diabète ou Réseaux Diabète soutiennent ou organisent des actions pour les patients.

Ils proposent notamment des programmes d’éducation thérapeutique du patient.

Cas particulier : le diabètegestationnel10

Le diabète gestationnel, parfois appelé diabète de grossesse, est un trouble de la tolérance au glucose induit par la grossesse. Il se traduit par un taux sanguin de sucre élevé chez une femme qui n’avait pas de troubles diabétiques jusque-là.

En l’absence de prise en charge, le poids du bébé est supérieur à 4 kg, ce qui peut rendre l’accouchement difficile. L’enfant peut également être prédisposé à développer un diabète de type 2 au cours de sa vie.

Le plus souvent, le diabète gestationnel apparaît vers la fin du deuxième trimestre de la grossesse. 

 

Dans la très grande majorité des cas, le diabète gestationnel disparaît après la grossesse, mais un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 persiste. 

Le risque de diabète gestationnel augmente lorsque la femme enceinte a plus de 35 ans11

Complications du diabète : les fondamentaux

L'excès de sucre dans le sang entraine des complications artérielles12

Ces complications peuvent évoluer silencieusement et passer inaperçues au début. Même si l’on ne ressent rien, il est nécessaire d’effectuer un suivi médical du diabète régulier afin de dépister l’apparition de complications et de limiter leur aggravation, grâce à une prise en charge adaptée. 

 

Ces complications sont principalement dues à une atteinte de la paroi des vaisseaux sanguins qui apportent le sang vers les organes. Elles sont classées en 2 groupes en fonction de la taille des vaisseaux : 

 

1 - La microangiopathie diabétique : atteinte des petits vaisseaux sanguins.

  • Complications du diabète au niveau des yeux
    La rétinopathie diabétique est l’atteinte de la rétine. Elle peut entraîner à terme une baisse de la vision. D’autres atteintes des yeux comme la cataracte et le glaucome sont aussi plus fréquentes en cas de diabète.

  • Complications du diabète au niveau des reins
    La néphropathie diabétique est l’atteinte des petits vaisseaux des reins qui participent à leur bon fonctionnement. Avec le temps, une insuffisance rénale chronique peut apparaître. 

 

2 - La macroangiopathie diabétique : atteinte des gros vaisseaux sanguins : artères des membres inférieurs, du cœur et du cerveau.

L’hyperglycémie peut fragiliser leur paroi et favoriser la formation de plaque d’athérome. À la longue, les zones organiques mal irriguées ne reçoivent plus assez d’oxygène pour leur fonctionnement normal ; on parle d’ischémie. Et les tissus risquent d’être endommagés. 

 

En plus de l’hyperglycémie, d’autres facteurs de risque peuvent favoriser l’apparition de ces complications :

  • l’hypertension artérielle ;

  • un taux de lipides (graisses) trop important dans le sang (cholestérolémie). La stéatose hépatique (foie riche en graisse est fréquemment associée au diabète de type 2) ;

  • la consommation de tabac. 

Complications du diabète au niveau des artères des membres inférieurs
L’artériopathie des membres inférieurs se manifeste principalement par une douleur à la marche, qui peut obliger à s’arrêter. À la longue, cette douleur survient pour des efforts de plus en plus légers. Si l’atteinte des artères évolue, le périmètre de marche (distance parcourue sans douleur) risque de se réduire. Des plaies peuvent aussi apparaître et être longues à cicatriser.
 

Complications du diabète au niveau des artères du cœur (artères coronaires)

La coronaropathie, ou maladie coronarienne se manifeste par des douleurs dans la poitrine (angine de poitrine), à l’effort physique ou au froid. Si une artère se bouche, on parle de syndrome coronarien aigu ou infarctus du myocarde.

Complications du diabète au niveau des artères irriguant le cerveau (artères cérébrales) 
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une conséquence de l’atteinte des artères cérébrales. Il est généralement dû à un morceau de plaque d’athérome qui se détache et interrompt brutalement la circulation du sang.
 

Les complications du diabète au niveau des nerfs12

La neuropathie diabétique est l’atteinte des nerfs. La neuropathie périphérique se traduit par des douleurs sans cause apparente ou par une perte de sensibilité (au froid ou au chaud, au toucher, à la douleur). La neuropathie autonome peut perturber différentes fonctions automatiques de l’organisme. Elle se traduit, par exemple, par des problèmes digestifs, cardiovasculaires ou urinaires. 

 

Les complications du diabète au niveau des pieds12

Les complications au niveau des pieds sont liées à la fois à une atteinte des nerfs et des artères des membres inférieurs. Une diminution ou une perte de la sensibilité est fréquente. Comme la douleur ne joue pas son rôle d’alerte, les appuis à la marche sont moins bien ressentis, le poids du corps porte sur des zones du pied plus fragiles. À la longue, des déformations peuvent apparaître.

Des petites blessures peuvent passer inaperçues. Un problème mineur au départ risque de s’aggraver parce qu’il n’est pas traité.

Il est important, lorsqu’on est diabétique, de prendre soin de ses pieds. 

 

Les autres complications du diabète12

En cas de diabète, d’autres complications peuvent survenir au niveau des dents et des gencives, de la peau, des articulations et des tendons ou retentir sur l’activité sexuelle. 

Sources

1 - Santé Publique France - Diabète – 14 novembre 2023 - Lien de la page - Consulté le 11-03-24 | 2 - AMELI - Qu’est-ce que le diabète ? - 3 avril 2023 - Lien de la page - Consulté le 05-03-24 | 3 - Fédération Française des Diabétiques – Qu’est-ce que le diabète ? – Lien de la page – Consulté le 17-04-24 | 4 - VIDAL – Diabète de type 1 – 6 février 2020 – Lien de la page – Consulté le 11_03_24 | 5 - AMELI - Comprendre le diabète de type 1 insulinodépendant – 22 mai 2023 – Lien de la page – Consulté le 11-03-24 | 6 - AMELI - Symptômes et diagnostic du diabète – 06 mars 2024 – Lien de la page – Consulté le 11-03-24 | 7 - AMELI - Le traitement du diabète de type 1 de l’enfant et l’adolescent – 1 avril 2022 – Lien de la page – Consulté le 11-03-24 | 8 - VIDAL – Diabète de type 2 – 6 mai 2021 – Lien de la page – Consulté le 05-03-24 | 9 - AMELI – Diabète : Près de chez vous, les offres locales – 24 janvier 2024 – Lien de la page – Consulté le 05-03-24 | 10 - VIDAL – Diabète gestationnel – 29 novembre 2021 - Lien de la page – Consulté le 11-03-24 | 11 - AMELI - Le diabète gestationnel : définition, facteurs de risque et conséquences – 23 janvier 2023 – Lien de la page - Consulté le 11-03-24 | 12 - AMELI -Complications du diabète : les fondamentaux - 25 mars 2022 – Lien de la page - Consulté le 11-03-24  

PO-01768-11/23