Surpoids et obésité : mieux comprendre pour préserver sa santé
Le surpoids et l'obésité prédisposent à la survenue d’autres maladies et diminuent la qualité de vie. Ils sont notamment facteurs de risques cardiovasculaires. C’est pourquoi il est important de s’en préoccuper.
Surpoids et obésité de l'adulte : les données clés
En 2020 en France, le surpoids concerne 47 % des adultes et 17 % seraient obèses1.
Le surpoids et l’obésité correspondent à un excédent de graisse dans le corps. Ils sont principalement dus à une alimentation trop riche et une activité physique faible. Des facteurs psychologiques ou génétiques, des maladies chroniques peuvent intervenir dans leur survenue1.
Surpoids et obésité : un excès de masse grasse corporelle qui se mesure
Diagnostic du surpoids et de l’obésité : calcul de l’IMC (indice de masse corporelle) à partir du poids et de la taille du patient
Le surpoids est un état caractérisé par un dépôt excessif de tissu adipeux.
L’obésité est une maladie chronique complexe qui se définit par un dépôt excessif de tissu adipeux pouvant nuire à la santé4.
Cet excès de masse grasse corporelle correspond à l’ensemble de la graisse du corps (ou tissu adipeux). Elle se distingue de la masse maigre qui correspond au poids des muscles, des organes et des viscères1.
L'IMC se calcule en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (en mètres)3.
Par exemple : pour un adulte mesurant 1m75 et pesant 70kg, l'IMC est égale à 70/(1,75 x 1,75), soit 22,9.
Chez l’adulte, si l’IMC est :
entre 25,0 et 29,9 kg/m² : il existe un surpoids ;
entre 30,0 et 34,9 kg/m² : il s’agit d’obésité modérée ;
entre 35,0 et 39,9 kg/m² : il s’agit d’une obésité sévère ;
plus de 40 kg/m² : on parle d’obésité massive1.
A noter
Pour un même IMC, la composition corporelle et la répartition du tissu adipeux peuvent varier d'un individu à l'autre avec des risques de complications variables. En outre, certains individus comme des sportifs de haut niveau peuvent avoir un IMC élevé sans pour autant présenter d'excès de masse grasse2.
Le tour de taille est un autre indicateur important de surpoids ou d’obésité. Il permet d’apprécier l’excès de graisse accumulé au niveau de l’abdomen5. Cet excès de masse grasse dans la région abdominale (graisse autour des viscères) est en effet associé à un risque accru de diabète et de maladies cardiovasculaires, mais aussi de certains cancers et ce, indépendamment de l’IMC. Lorsque le tour de taille est supérieur à 100 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme (en dehors de la grossesse), on parle d’obésité abdominale2.
Quelles sont les causes de l'obésité et du surpoids ?
Le surpoids et l’obésité résultent d’un déséquilibre entre l’apport énergétique (alimentation)et la dépense d’énergie (activité physique)4.
L’augmentation de la taille des portions, la plus grande densité énergétique, l’alimentation industrielle en excès, la disponibilité de l’alimentation sont des éléments qui favorisent les consommations caloriques excessives2.
La sédentarité et les loisirs tels que la télévision ou les jeux vidéo, l’utilisation de la voiture et des transports en commun dans les déplacements du quotidien induisent quant à eux une diminution de l’activité physique et des dépenses énergétiques2.
D’autres facteurs entrent en ligne de compte :
La prédisposition génétique
Des facteurs génétiques interviennent parfois dans le développement de l’obésité1. Un individu a 2 à 8 fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes2.
Le rôle de l’environnement
Le rôle de l’environnement, au-delà de l’alimentation et de l’activité physique, semble largement aussi important.
L’horloge biologique est montrée du doigt. Elle régule sur environ 24 heures les différentes fonctions de l’organisme et le métabolisme. L’insuffisance de sommeil, l’irrégularité des repas ou encore le travail nocturne perturbent cette horloge et augmentent le risque de surpoids. Mais le stress, certains médicaments, des virus, la composition du microbiote intestinal, l’exposition à des polluants sont vraisemblablement aussi des facteurs à incriminer.
Des expositions et des événements précoces au cours de la vie ont aussi leur importance, y compris ceux qui surviennent avant la naissance, voire avant la gestation2.
Par ailleurs, l’obésité peut être associée à des troubles du comportement alimentaire avec boulimie et hyperphagie, dont les causes sont également multifactorielles2.- Des facteurs psychologiques et rythme de vie1
La prise de poids est aussi favorisée par :
- des troubles du comportement alimentaire : grignotage, boulimie hyperphagique, consommation compulsive en cas de stress ou de grande détresse (notamment d’aliments réconfortants très caloriques), etc. ;
- des troubles anxieux ou dépressifs, périodes de difficulté psychologique ou sociale (difficultés professionnelles, économique, familiale,etc.) ;
- une diminution du temps de sommeil ;
- un arrêt du tabac non accompagné de mesures adaptées ;
- une consommation d’alcool excessive. - Périodes critiques de la vie ou maladies favorisant la prise de poids
La grossesse et la ménopause sont également des périodes de la vie propices à la prise de poids.
Enfin, des maladies (comme l'hypothyroïdie), ou la prise de certains médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, antidiabétiques, etc.) favorisent le surpoids et l’obésité.
Le saviez-vous ?
On peut être à la fois obèse et dénutri5 :
Une personne est dénutrie à la suite d'un amaigrissement important. Cela se traduit par une fonte musculaire, mais celle-ci est masquée par la masse grasse encore présente sous la peau. La personne perd rapidement du poids, mais son apparence physique peut rester normale, voire "grosse" (l'IMC reste alors élevé supérieur à 25).
C'est plus souvent le cas chez les personnes âgées.
Surpoids et obésité : les conséquences courantes sur la santé4 ?
On estime qu’en 2019, un IMC supérieur à la valeur optimale était à l’origine de 5 millions de décès dus à des maladies non transmissibles (MNT) telles que :
- les maladies cardiovasculaires,
- le diabète,
- les cancers,
- les troubles neurologiques,
- les maladies respiratoires chroniques
- et les troubles digestifs.
Traiter l’obésité : une prise en charge globale et personnalisée
Il est toujours souhaitable de consulter un médecin généraliste, un médecin nutritionniste ou un diététicien dès que l’on souffre physiquement ou psychologiquement d’un excès de poids.
Mis en œuvre précocement, les soins se révèlent plus efficaces. Le recours à un psychothérapeute doit parfois être envisagé.
En cas de complications liées à l’excès de poids, d’autres spécialistes peuvent être consultés, comme un médecin cardiologue, diabétologue ou endocrinologue3.
La stratégie indiquée lors d’obésité consiste à réduire la consommation de produits fortement énergétiques. La mise en place d’un régime doit se faire avec l’aide d’un professionnel, à la faveur d’un changement progressif à la faveur d’un changement progressif.
Lorsqu’elle est régulière, l’activité physique adaptée, associée à une amélioration de l’équilibre alimentaire, aide à contrôler son poids. De plus, elle réduit les facteurs de risque cardiovasculaire associés à l’obésité3.
Dans les cas les plus sévères, le traitement de l’obésité peut faire appel à des techniques chirurgicales appelées chirurgie bariatrique.
Le recours aux médicaments, qui sont peu nombreux, s’avère souvent peu utile3.
L’éducation thérapeutique du patient6
Un patient en excès de poids doit faire l’objet d’une prise en charge spécifique par le médecin de premier recours dans le cadre de consultations dédiées avec un suivi programmé.
La prise en charge de l’obésité est fondée sur les principes de l’éducation thérapeutique du patient :
une éducation diététique,
des conseils d’activité physique,
une approche psychologique
et un suivi médical que le médecin généraliste peut assurer dans bon nombre de cas.
Si les objectifs thérapeutiques ne sont pas atteints malgré la prise en charge, au bout de 6 mois à un an, le médecin peut faire appel à d’autres professionnels en accord avec le patient, et tout en continuant à le suivre :
diététicien ou médecin spécialisé en nutrition,
psychologue et/ou psychiatre,
professionnels en activités physiques adaptées.
Le médecin du travail peut aussi être une aide et un relais de la prise en charge.
Il est nécessaire de considérer et de sensibiliser l’entourage proche des patients en excès de poids. Le cas échéant, il peut être intéressant de l’associer à la démarche thérapeutique.
Des efforts sur le long terme
Maigrir et maintenir ses résultats est un objectif à long terme qui demande de la patience, de la motivation et de la détermination.
Les progrès sont plus ou moins rapides selon les personnes et selon les phases. La perte est généralement plus rapide au début, les derniers kilos étant souvent plus difficiles à perdre. Et n’oubliez pas qu’une perte de poids durable, même modeste, a un effet positif sur votre santé3.
Focus sur l'obésité et le risque de développer des maladies cardiovasculaires
Les personnes en situation de surpoids et d’obésité présentent un risque plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires :
Une hypertension artérielle.
Un taux anormalement élevé de graisses (cholestérol et/ou triglycérides) dans le sang.
Des problèmes cardiaques : maladie coronaire (angine de poitrine), infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque.
Un accident vasculaire cérébral (AVC).
Une artérite des membres inférieurs.
De plus, en cas d’obésité, les varices sont plus fréquentes, ainsi que les accidents de phlébite1.
Surpoids et obésité : quelques conseils
Quelques conseils pour agir :
Adoptez de bonnes habitudes alimentaires3
Les deux familles de nutriments à surveiller de plus près, lorsque l’on cherche à maigrir, sont les lipides et l’alcool. Bien plus que les glucides.
Diminuez la consommation de boissons alcoolisées, de beurre et de crème fraîche, etc.
Privilégiez les poissons, les viandes maigres, les produits laitiers demi-écrémés ou écrémés, et les féculents.
Réduisez le grignotage.
Remplissez votre estomac avant les repas avec des légumes ou buvez deux grands verres d’eau.
Prenez le temps de manger. Le repas doit durer entre vingt et trente minutes. Mâchez plus longuement et faites une pause entre chaque plat.
Limitez la taille des portions. Essayez de ne pas vous resservir.
Ne vous sentez pas obligé de finir votre assiette… ni celle de vos enfants.
N’oubliez pas le plaisir de manger.
Augmentez vos dépenses énergétiques
Luttez contre la sédentarité. Préférez les escaliers aux ascenseurs, garez-vous à distance pour vous obliger à marcher, jardinez, faites des balades. Un léger regain d’activité tout au long de la journée augmente facilement les dépenses énergétiques.3
Pratiquez une activité physique adaptée.3
Avoir une activité physique régulière 4.
Sources
1 - AMELI - Surpoids et obésité de l’adulte : définition, causes et risques - 21 février 2023 - Lien de la page - Consulté le 29-02-24 | 2 - Inserm - Obésité : une maladie des tissus adipeux - 22-11-2019 - Lien de la page - Consulté le 29-02-24 | 3 - VIDAL - Obésité - symptômes, causes, traitements et prévention – 20 mai 2021 – lien de la page – Consulté le 29-02-24 | 4 - Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Obésité et surpoids – 01-03-24 - Lien de la page - Consulté le 06-03-24 | 5 - AMELI - Surpoids et obésité : calcul d’IMC et bilan médical - 17 février 2023 – Lien de la page - Consulté le 29-02-24 | 6 - Haute Autorité de Santé (HAS) - Surpoids et obésité de l’adulte : prise en charge médicale de premier recours – Septembre 2011 – Lien de la page - Consulté le 29-02-24
PO-01903-01/24