L’observance connectée au service de la santé
Pour un malade, ne pas prendre ses médicaments peut avoir des conséquences sanitaires : perte d’efficacité, bienfaits altérés, effets gênants, risques de surdosage ou de sous-dosage(1). Découvrez comment le numérique peut favoriser l’observance thérapeutique
Qu'est-ce que l'observance thérapeutique ?
L’observance thérapeutique est définie comme la capacité à prendre correctement son traitement, c’est-à-dire tel qu’il est prescrit par le médecin. Elle concerne la prise médicamenteuse – posologie, horaire, nombre de prises – mais aussi l’application des règles hygiéno-diététiques, le suivi médical et les visites de contrôle2.
Quelles sont les raisons de la non-observance ?
L’observance (respect) du traitement médicamenteux est un élément important. Pourtant, seule la moitié environ des personnes qui quittent le cabinet d’un médecin avec une ordonnance prennent le médicament selon les instructions. Parmi les nombreuses raisons citées par les personnes pour justifier le manque observance du traitement médicamenteux, l’oubli est la raison la plus fréquente.
La question qui se pose est donc la suivante : Pourquoi oublie-t-on de prendre son traitement ? Il arrive parfois que le mécanisme psychologique de déni soit à l’œuvre. Être atteint d’un trouble est une situation préoccupante et le fait de devoir prendre un médicament nous rappelle constamment que nous sommes touchés. Ou un élément propre au traitement, tel que d’éventuels effets secondaires, peut grandement inquiéter les personnes, qui deviennent réticentes à suivre le plan de traitement3.
Des outils au service de l’observance thérapeutique
Les patients peuvent avoir des raisons personnelles d’être observant ou non-observant. Ainsi, après avoir pesé le pour et le contre, un patient peut faire le choix raisonné de la non-observance, nommée alors non-observance « intentionnelle »4.
Si la non-observance est non intentionnelle, des outils, y compris numériques, peuvent être utiles pour aider les patients à intégrer une routine de prise des médicaments dans leur vie quotidienne :
– mémo patient avec trucs et astuces : alarme du téléphone, agenda, Post-it dans des endroits clés, afin d’instaurer un automatisme en associant la prise de médicaments à des gestes réalisés chaque jour (par exemple, traitements inhalés de l’asthme juste avant de se brosser les dents matin et soir) ;
- applications mobiles de suivi et de rappels des prises, intégrant par exemple des outils d’auto-diagnostic et de coaching dans la progression vers l’observance4.
L’appui du numérique
Les entreprises du médicament mettent au point certains dispositifs particuliers visant à maintenir la fidélité au traitement, tels que les bouchons compteurs, les dispositifs de rappel ou les piluliers électroniques5.
Les entreprises du médicament établissent aussi des partenariats avec des acteurs du numérique pour proposer des solutions innovantes, notamment un logiciel destiné aux diabétiques permettant de transmettre à leur médecin leur taux de glycémie et d’ajuster ainsi leur dose d’insuline5.
Les entreprises du médicament multiplient les outils associant SMS de rappel, hotlines, programmes de motivation… qui sont évalués comme étant plus efficients5.
Il existe des applications (App) couplant des fonctions de rappels (reminders), l’intégration automatique aux agendas électroniques des patients, et l’enregistrement d’informations le concernant qui décrivent par exemple le contexte de la prise du traitement6.
Le conditionnement du médicament peut également être connecté. On trouve ainsi des piluliers électroniques qui sont couplés à un service avertissant le pharmacien en cas de non ouverture du boitier6.
Piluliers, lecteurs de glycémie capillaire ou inhalateurs… Avec ces différents outils connectés, le patient porteur d’une maladie chronique est donc invité à tracer la prise de ses traitements (ou de ses mesures) et à restituer à son médecin des données précises. Ce que le patient notait, hier, avec un stylo sur un carnet journalier, est ainsi saisi désormais sur un carnet numérique6.
Il importe que ces outils soient conçus dans une approche résolument positive et non culpabilisante, et être accueillis favorablement par le médecin dans le cadre de la relation médecin-patient. Leur élaboration doit avoir pour cadre une démarche collaborative entre patients et soignants. Ils doivent permettre de favoriser l’échange entre le personnel soignant et le patient, en étant aussi un support d’analyse conjointe des événements ayant conduit le patient à ne pas prendre son traitement4.
Sources
1 - Santé pratique paris – Prévention - Seuls 40 % des Français suivent correctement leur traitement – 25 janvier 2023 – Lien de la page – Consulté le 23-11-23 | 2 - Réseau Français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance (RFCRPV) - Risques liés à une mauvaise observance thérapeutique - 2023 - Lien de la page - Consulté le 27-11-2023 | 3 - Manuel MSD - Observance du traitement médicamenteux– juillet 2022 – Lien de la page - consulté le 13-05-24 | 4 - AMELI - Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses - Proposition de l’Assurance Maladie pour 2020 - Juillet 2019 - Lien de la page - Consulté le 26-03-24 | 5 LEEM. Les 100 questions – le médicament et son économie -Comment améliorer l’observance des traitements ? - Lien de la page - Consulté le 22-04-24 | 6 Postel-Vinay N. et al. Observance et nouvelles technologies : un nouveau regard sur une thématique ancienne. médecine/sciences 2018 ; 34 : 723-9 Lien de la page - Consulté le 26/03/24
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