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Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes1. Le point sur ses caractéristiques et les moyens de le traiter.

Publié le : 01-07-2025

Qu’est-ce que la prostate ?
 

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin, de la grosseur d’une châtaigne et entourée par une capsule. Elle est située sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure l’urètre, canal qui sort de la vessie et qui permet d’évacuer l’urine1.

La prostate sécrète une partie du liquide qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, compose le sperme. Elle participe aussi, en se contractant, à l’éjaculation1

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?
 

Un cancer de la prostate est une maladie qui se développe à partir de cellules de la prostate initialement normales qui se transforment et se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne2

 

La majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes (90 %) ; ils se développent à partir des cellules qui constituent le tissu de revêtement de la prostate (cellules épithéliales)2

 

La tumeur est d’abord limitée à la prostate. Avec le temps, la tumeur grossit et peut s’étendre au-delà de la capsule prostatique. Des cellules cancéreuses peuvent se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques pour aller envahir d’autres parties du corps :

  • les ganglions lymphatiques situés à proximité de la prostate ;

  • les os et, plus tardivement, le foie et les poumons.

Les nouvelles tumeurs qui se forment alors s’appellent des métastases. Un cancer de la prostate qui présente des métastases est qualifié de métastatique3

 

La maladie évolue souvent lentement, sur plusieurs années3

Les facteurs de risques du cancer de la prostate
 

L’avancée en âge constitue le premier des facteurs de risque de cancer de la prostate mais l’hérédité et l’exposition à certains produits joueraient aussi un rôle dans la survenue de la maladie4.
 

L’avancée en âge

Le cancer de la prostate est un cancer de l’homme âgé : il est exceptionnel avant l’âge de 45 ans, puis sa fréquence augmente régulièrement avec l’âge4

 

Les facteurs génétiques

Il existe certaines formes familiales de cancer de la prostate, qui doivent être suspectées lorsque plusieurs membres ou parents d’une même famille sont atteints d’un cancer de la prostate, du sein ou de l’ovaire à un âge jeune. On considère que 5 % des cas de cancers de la prostate diagnostiqués en France sont d’origine héréditaire4

 

L’origine ethnique

Elle a été identifiée comme étant un facteur de risque de développer un cancer de la prostate ; répandue en Europe du Nord et de l’Ouest, cette pathologie est moins fréquente au sein des populations d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Néanmoins, l’incidence est élevée dans les Antilles françaises et chez les patients français originaires d’Afrique4

 

L’exposition professionnelle aux pesticides

Le cancer de la prostate lié à une surexposition aux pesticides et en particulier à la chlordécone figure depuis décembre 2021 au tableau des maladies professionnelles1

 

L’obésité, l’alimentation et l’environnement

Une alimentation déséquilibrée avec consommation importante de graisses saturées et animales et faible consommation de fruits et légumes, l’obésité avec augmentation du tour de taille et donc stockage des graisses au niveau de l’abdomen sont suspectées d’être associées à une augmentation du risque de cancer de la prostate1.

Les symptômes du cancer de la prostate
 

Le plus souvent, le cancer de la prostate se développe sans provoquer de symptôme particulier. Il est alors le plus souvent découvert suite à une mesure du PSA et/ou une anomalie de la consistance de la prostate lors d’un toucher rectal5.

Plus rarement, lorsque le cancer est évolué, il peut provoquer des symptômes qui font suspecter sa présence, comme une infection de l’appareil urinaire, la présence de sang dans les urines, une rétention d’urine, des douleurs dans le bas du dos ou dans les os5

Bon à savoir

Les cancers de la prostate ne doivent pas être confondus avec l’hypertrophie bénigne de la prostate (« adénome de la prostate »), une maladie qui touche la quasi-totalité des hommes de plus de 70 ans et qui correspond à une augmentation du volume de la prostate. Cette maladie n’évolue pas en cancer de la prostate.6

Les examens pour détecter un cancer de la prostate 

 

Le toucher rectal permet de repérer une grosseur suspecte ou une anomalie de consistance de la prostate. Il est le plus souvent réalisé par le médecin traitant et par l’urologue. Cependant, de telles anomalies ne sont pas systématiquement révélatrices d’une tumeur et leur absence n’exclut pas un risque de cancer. Le toucher rectal seul ne permet donc pas de confirmer la présence d’une anomalie cancéreuse4

 

Le dosage du PSA, consiste à mesurer la concentration dans le sang d’une protéine synthétisée par la prostate (l’antigène spécifique de la prostate). Son taux augmente en cas de cancer mais aussi d’infection ou d’adénome de la prostate4

Bon à savoir

Aujourd’hui, les autorités de santé ne recommandent pas un dépistage systématique du cancer de la prostate. La décision d’un dépistage est prise au cas par cas en concertation avec le médecin6

Les traitements, soins et accompagnement
 

Plusieurs types de traitements peuvent être proposés selon le résultat des différents examens réalisés lors du bilan diagnostique : chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie, hormonothérapie, surveillance active. Parfois, plusieurs options sont possibles2

 

Les soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du cancer. Dans une approche globale, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour gérer les éventuelles conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles de la sexualité, troubles urinaires, troubles alimentaires, difficultés psychologiques ou sociales2… 

L’après cancer de la prostate7
 

Après un cancer de la prostate, il est conseillé de mettre en place de nouvelles habitudes de vie. 

01

Adopter une alimentation diversifiée

Adoptez une alimentation diversifiée aux propriétés anti-inflammatoires (poissons, huiles de colza et de noix…) et riche en antioxydants. Si vous êtes traité par hormonothérapie, une supplémentation en vitamine D et calcium peut être utile pour prévenir l’ostéoporose. 

02

Pratiquer une activité physique

Pratiquez une activité physique régulière (vélo, natation…) et pensez à occuper vos journées (marche, jardinage, activités domestiques…) Il est prouvé qu’une activité physique adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements.

A noter

  • Des troubles de l’érection, parfois temporaires, sont fréquents chez les personnes ayant subi une prostatectomie, une radiothérapie ou sous hormonothérapie.

  • Une incontinence urinaire est possible après l’intervention chirurgicale ou la radiothérapie.

Parlez-en à votre médecin traitant et votre urologue. 

L'essentiel à retenir

La prostate, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert4 ?

La prostate est une glande du système de reproduction masculin. Son développement et son fonctionnement débutent à la puberté, sous la dépendance de la testostérone produite par les testicules. Son rôle principal est de produire le liquide prostatique qui permet la survie, la maturation et la mobilité des spermatozoïdes, produits par les testicules. Son second rôle est de permettre l’éjaculation. 

Quels sont les stades d’évolution du cancer de la prostate1 ?

Il existe deux stades d’évolution de la maladie.

Le cancer de la prostate localisé ou « intracapsulaire » : les cellules cancéreuses sont présentes uniquement dans la prostate.

Le cancer « extra-capsulaire » : le cancer franchit la capsule de la prostate. Les cellules cancéreuses se détachent et passent dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Elles gagnent les ganglions lymphatiques autour de la prostate puis d’autres organes à distance, essentiellement les os puis le foie et les poumons, formant des métastases.

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate6 ?

Un cancer de la prostate à un stade peu évolué ne provoque généralement pas de symptôme. Lorsque la tumeur grossit, le patient peut présenter des difficultés pour uriner, du sang dans l’urine ou le sperme, des éjaculations douloureuses avec, parfois, des troubles de l’érection, ou des douleurs dans le bassin, les hanches, le haut des cuisses. 

Comment diagnostique-t-on le cancer de la prostate2 ?

Pour établir le diagnostic, votre médecin vous interroge puis procède à un examen clinique comprenant un toucher rectal. Il vous prescrit un dosage du PSA dans le sang. Lorsque ces différents examens renforcent la suspicion de cancer, votre urologue peut vous proposer de réaliser une biopsie prostatique, sous anesthésie locale. Enfin, un bilan d’imagerie est parfois effectué. 

Quels sont les traitements possibles d’un cancer de la prostate6 ?

Les cancers de la prostate sont traités par la chirurgie (pour enlever la prostate), la radiothérapie (la radiothérapie externe et la curiethérapie, une forme de radiothérapie qui consiste à insérer des grains ou des fils radioactifs directement dans la prostate) et l’administration de médicaments d’hormonothérapie, voire plus rarement de chimiothérapie. Dans certains cas, la seule mesure qui est prise est une surveillance active du cancer. 

Sources 

1 - AMELI - Comprendre le cancer de la prostate - 26-02-2025 – Lien de la page – Consulté le 16-05-2025 | 2 - INCA - Cancers de la prostate : l’essentiel - 02-06-2022 - Lien de la page - Consulté le 16-05-2025 | 3 - INCA - Développement du cancer de la prostate - 24-11-2016 – Lien de la page - Consulté le 16-05-2025 | 4 - ARC - Les cancers de la prostate ? – Lien de la page - Consulté le 18-05-2025 | 5 - INCA - Signes et symptômes - 24-11-2016 - Lien de la page - Consulté le 16-05-2025 | 6 - Santé.fr - Cancer de la prostate - 19-11-2024 – Lien de la page - Consulté le 16-05-2025 | 7 - AMELI - Bien vivre suite à un cancer de la prostate - 26-02-2025 – Lien de la page - Consulté le 16-05-2025.

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