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Mieux comprendre la maladie d'Alzheimer
Pertes de mémoire ? Troubles du langage ? Troubles de raisonnement ? Découvrez les conséquences de la maladie d’Alzheimer sur la vie au quotidien et comment être aidé.
Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative caractérisée par une atteinte progressive et irréversible du cerveau. C’est la maladie neurodégénérative la plus fréquente1.
Cette affection entraîne une disparition progressive des neurones dans les régions du cerveau qui gèrent certaines capacités comme :
la mémoire,
le langage,
le raisonnement
ou encore l’attention.
Les cellules perdent leurs fonctions, puis meurent. En disparaissant, les neurones ne peuvent plus programmer efficacement un certain nombre d’actions, les pertes de mémoire, les troubles du comportement et autres symptômes apparaissent alors.
Résultat : certaines facultés sont altérées et réduisent peu à peu l’autonomie de la personne2.
La perte des cellules nerveuses est lente mais inexorable. Au début, la maladie d’Alzheimer est très peu ou pas visible et ce n’est qu’après des mois, voire des années que surviennent les premiers effets apparents, faisant évoquer le diagnostic1.
Des lésions cérébrales identifiées dans la maladie d’Alzheimer1
La maladie d’Alzheimer se caractérise par l’apparition de deux types de lésions cérébrales particulières :
La protéine Tau, naturellement présente dans l’organisme, participe normalement à la constitution du squelette des cellules. Dans la maladie d’Alzheimer, cette protéine est modifiée et, en désorganisant la structure des neurones, elle produit une dégénérescence neurofibrillaire aboutissant à la mort des neurones.
La protéine bêta amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s’accumule à l’extérieur des neurones en formant des plaques appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles, toxiques pour les neurones.
Quels sont les facteurs favorisant la survenue de la maladie ?
L’âge : facteur prépondérant dans la survenue de la maladie d’Alzheimer1.
Après 65 ans, la fréquence de la maladie augmente et tout particulièrement après 80 ans.
En France, la maladie d’Alzheimer touche 15 % des personnes de plus de 80 ans. Après 65 ans, elle concerne environ deux fois plus de femmes que d’hommes1.
Le saviez-vous ?
Si la maladie d’Alzheimer apparaît plus souvent chez les personnes âgées, elle n’est pas pour autant une conséquence normale du vieillissement2.
Les facteurs génétiques de la maladie d’Alzheimer1
Il existe une prédisposition génétique dans la survenue de la maladie d’Alzheimer chez une personne âgée. Des études ont mis en évidence certains gènes associés à un risque de survenue de la maladie.
Lorsqu’un parent du premier degré (père ou mère, frère ou sœur) est atteint, le risque de développer la maladie est multiplié par 1.5
Si deux parents sont atteints, le risque est multiplié par 2.
Les formes familiales précoces de maladie d’Alzheimer et héréditaires concernent seulement 1 à 2 % des cas. Les premiers symptômes apparaissent autour de 45 ans. Dans la moitié de ces cas, des mutations rares au niveau de trois gènes à l’origine de la maladie ont pu être identifiées1.
Mode de vie, santé et maladie d’Alzheimer1
Il semble que divers facteurs soient associés à la survenue plus fréquente de la maladie d’Alzheimer :
les microtraumatismes répétés du cerveau (par exemple chez les boxeurs) ;
la sédentarité et l’insuffisance d’activité physique ;
les habitudes alimentaires et la consommation d’alcool ;
l’insuffisance de prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire (HTA traitée tardivement, diabète non équilibré, cholestérol et triglycérides sanguins augmentés, tabagisme prolongé…) ;
les anesthésies générales répétées.
Comment évolue la maladie d’Alzheimer2 ?
L’évolution de la maladie est très variable d’un patient à l’autre. Elle dépend notamment de l’âge de la personne malade au moment du diagnostic, de son état de santé général, du niveau de prise en charge médicale dont elle bénéficie et de l’apparition ou du développement d’autres pathologies.
On distingue trois stades d’évolution dans la maladie d’Alzheimer :
1. Stade léger : Environ 25 % de l’hippocampe diminue en volume et le lien entre mémoire à court terme et à long terme se fait plus difficilement. Le déficit cognitif est subtil : le patient a des oublis bénins de noms ou d’événements récents qui s’intensifient avec le temps.
2. Stade modéré : D’autres zones du cerveau sont touchées, ce qui engendre des troubles du comportement, des gestes, du langage et de la reconnaissance. La personne atteinte d’Alzheimer a besoin d’une aide pour certaines activités (se déplacer, gérer son budget, faire à manger…).
3. Stade sévère : Les lésions progressent et la récupération des informations est quasiment impossible : les événements et informations passées disparaissent de la mémoire. La défaillance des cellules cérébrales est importante. Le patient, atteint de démence, a perdu son autonomie pour presque tous les actes du quotidien.
Quels sont les troubles provoqués par la maladie d’Alzheimer ?
Il est important de repérer tôt les premiers symptômes pouvant évoquer une maladie d’Alzheimer de façon à mettre en place rapidement des soins permettant de préserver le plus longtemps possible la qualité de vie de la personne malade3.
Les troubles de la mémoire ou amnésie dans la maladie d’Alzheimer4
Les pertes de mémoire sont généralement les premiers signes visibles. Au début, la maladie d’Alzheimer perturbe la mémoire à court terme et fait oublier des évènements récents comme la prise d’un rendez-vous etc. Par la suite, les régions du cerveau impliquées dans les systèmes de mémoire à long terme sont progressivement affectées par ce déficit.
Le saviez-vous ?
Les différentes pertes de mémoire entraînent entre autres une désorientation dans le temps (perte de la saison, du mois, du jour puis de l’heure) et dans l’espace (d’abord dans sa ville, puis son quartier jusqu’à sa maison)4.
Les troubles du langage, de la motricité et du savoir
La personne peut présenter :
des troubles du langage : elle a du mal à trouver ses mots (oublis de mots ou mots utilisés à la place d’un autre). Elle utilise toujours les mêmes expressions et se tait ;
une dysorthographie : son écriture est perturbée ;
une apraxie : la personne peine à effectuer des mouvements et des gestes courants du quotidien. Elle ne sait plus utiliser un instrument, sa voiture, faire de la couture.3
Avec l’aggravation des troubles du langage, au fil de l’évolution de la maladie, le discours devient de plus en plus confus, voire incompréhensible. La frustration et le découragement guettent aussi bien l’aidant que la personne malade qui ne réussit plus à se faire comprendre. Le risque de mise à l’écart et de rejet est grand4.
Le saviez-vous ?
Les idées délirantes désignent l’expression d’affirmations fausses et excessives. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, les thèmes délirants les plus fréquents sont le préjudice (vol), la jalousie ou l’infidélité ou encore le sentiment d’être abandonné. Du fait des problèmes de mémoire, la personne atteinte de la maladie peut, par exemple, ne plus savoir où elle a rangé son porte-monnaie, et, ne le trouvant pas, va accuser sa fille de l’avoir volé4.
Les troubles de la reconnaissance ou agnosies
Les troubles de la reconnaissance empêchent le patient atteint de la maladie d’Alzheimer de bien se rendre compte de qui ou de ce qu’il a en face de lui. Ce qu’il voit n’est pas reconnu. Ces difficultés sont le plus souvent visuelles, mais peuvent aussi être liées à l’odorat, à l’audition et même au toucher4.
Les troubles psychiques
En raison de la souffrance engendrée par les symptômes, la personne peut être anxieuse, agitée, déprimée et souffrir de problèmes du sommeil (apparition d’insomnies)3.
Alzheimer et conduites à risque
Les troubles dus à la maladie d'Alzheimer sont rapidement responsables de conduites inadaptées et pouvant avoir des conséquences néfastes :
oubli de médicaments ou erreurs dans leur prise ;
incidents domestiques : oublis d’arrêt du gaz, d’une plaque de cuisson… ;
perturbations de la conduite automobile ;
troubles du comportement et d’adaptation dans l’environnement social…3
Les troubles du comportement
La maladie d’Alzheimer peut parfois provoquer des comportements troublants qui seront, selon les personnes et l’avancée dans la maladie, plus ou moins intenses : agressivité ou agitation, questions répétitives et idées fixes, déambulation, errance, comportements désinhibés4.
Comment diagnostiquer la maladie5 ?
Le plus souvent, la personne vient consulter son médecin traitant à cause de complications de la vie quotidienne : oublis, difficulté à gérer certaines tâches, perte de repères dans l’espace et le temps, troubles de l’humeur…
Pour établir son diagnostic, le médecin généraliste réalise d’abord un entretien, qui permet d’exclure une autre cause aux symptômes évoqués par le patient. Il propose ensuite un dépistage composé de tests neuropsychologiques, qui évaluent certains aspects de la mémoire et de la réalisation de tâches simples.
En outre, différents examens d’imagerie permettent de visualiser la présence des plaques amyloïdes ou l’atrophie de certaines structures du cerveau (hippocampe).
Quelle est la prise en charge de la maladie d’Alzheimer6
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer repose principalement sur des traitements non médicamenteux destinés à préserver un certain niveau d’autonomie et de bien-être de la personne malade. Elle nécessite l’intervention d’une équipe multidisciplinaire (le médecin traitant et plusieurs médecins spécialistes : neurologue, psychiatre, gériatre, radiologue…) ainsi que le soutien d’un aidant.5
Le traitement comprend principalement des soins du corps, des traitements de réadaptation et la mise en œuvre de techniques cognitives et comportementales qui permettent de préserver l’autonomie le plus longtemps possible.
De nombreux intervenants sont sollicités pour stimuler et entretenir les compétences cognitives, motrices et sensorielles : infirmier (-ère), kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien (-ne), psychologue, assistant (-e) de gérontologie, auxiliaire de vie sociale, association sportive…
À un stade précoce, ce traitement permet de regagner en autonomie.
À un stade plus avancé, il permet de maintenir des aptitudes physiques et psychiques et de prévenir ou de retarder les complications liées à la maladie.
Ces traitements sont également utiles pour prévenir et contrôler les troubles du comportement fréquents dans la maladie d’Alzheimer tels que l’agitation, la déambulation ou au contraire la démotivation, la perte d’initiative et le repli sur soi.
La prise en charge non médicamenteuse est définie selon chaque cas et elle est réévaluée régulièrement de façon à l’adapter au mieux à la personne.
• Des thérapies réadaptatives et comportementales s’adaptent à la personne, à son environnement et à ses habitudes. Elles visent à stimuler, rassurer et orienter la personne malade. Elles travaillent sur la communication, la mémoire, l’orientation, etc.
• Des activités physiques adaptées et le maintien d’une activité quotidienne, comme la marche sont essentiels pour préserver l’autonomie. L’alimentation doit être suffisante et diversifiée pour prévenir la dénutrition et elle doit être facilitée par le maintien d’une bonne hygiène de la bouche et des dents.
• La diminution naturelle de la vue et de l’audition lors du vieillissement aggrave les troubles de mémoire et d’orientation, gène la communication et restreint la vie sociale. Il est important d’appareiller une personne lorsque la surdité est importante et de prescrire le port de lunettes de vue adaptées.
Quelles sont les structures d'aide au quotidien en cas de maladie d’Azheimer7
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et leurs aidants peuvent avoir recours à plusieurs structures d’aide.
Les MAIA : Les Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer (MAIA)
Les accueils de jour et structures de répit
Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
Parlez de ces lieux avec votre médecin traitant. Il pourra ainsi orienter le patient vers l’une ou l’autre structure d’accueil et d’aide.
Si la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est à domicile, des aides peuvent être proposées dès que des difficultés apparaissent au quotidien. Qu’il s’agisse d’une auxiliaire de vie ou d’une technicienne de l’intervention sociale et familiale, ces professionnels pourront vous aider dans les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou l’alimentation, les activités domestiques, les démarches administratives, l’organisation de la vie familiale…
Renseignez-vous auprès des assistants sociaux (mairie, hôpital, Assurance Maladie).
Rapprochez-vous des associations de patients pour obtenir des informations et un soutien7.
Quel soutien aux aidants ?
La maladie d’Alzheimer est une pathologie très éprouvante pour les proches. Souvent, l’aidant néglige sa propre santé et s’épuise. Les aidants doivent être soutenus, accompagnés et aidés. Le médecin traitant a un rôle majeur dans le conseil aux familles, dans la compréhension de la maladie et dans leur soutien. Il propose, lorsque cela est nécessaire, des temps de pause à l’entourage du malade6.
Vous avez un proche atteint de maladie d’Alzheimer et vous êtes son aidant ?
N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant si vous éprouvez les symptômes suivants car vous avez probablement besoin d’aide :
- vous êtes anormalement fatigué(e) ;
- vous avez des insomnies ;
- vous êtes anxieux(se) ou stressé(e) ;
- vous consommez plus de médicaments (en particulier des anxiolytiques) ;
- votre consommation d'alcool augmente ;
- vous ne sortez plus de chez vous ;
- vous négligez votre propre santé6…
Sources
1 - AMELI - Comprendre la maladie d’Alzheimer -15-03-2024 – Lien de la page – Consulté le 12-08-2024 | 2 - FRANCE ALZHEIMER - LA MALADIE D’ALZHEIMER Premiers repères sur la maladie d’Alzheimer – Lien de la page - Consulté le 12-08-2024 | 3 - AMELI- Les symptômes et le diagnostic de la maladie d’Alzheimer – 15-03-2024 – Lien de la page – Consulté le 07-10-2024 | 4 - FRANCE ALZHEIMER - Les symptômes de la maladie d’Alzheimer : comprendre les troubles pour faire face – Lien de la page - Consulté le 07-10-2024 | 5 - INSTITUT PASTEUR – Maladie d’Alzheimer – Lien de la page - Consulté le 07-10-2024 | 6 - AMELI - Maladie d’Alzheimer : traitement et rôle des aidants 15-03-2024 – Lien de la page - Consulté le 12-08-2024 | 7 - AMELI - Vivre avec la maladie d’Alzheimer - 15-03-2024 – Lien de la page – Consulté le 12-08-2024
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