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Avancée en âge : l’impact sur la vue
Avec l’âge, le risque de développer une maladie ophtalmologique augmente1. Découvrez les évolutions et les pathologies liées au vieillissement des yeux.

Le vieillissement des yeux
Les effets du temps agissent sur nos yeux comme sur tous les organes de notre corps. Le vieillissement oculaire est un phénomène normal, naturel et inévitable qui survient autour de 45 ans. Notre environnement influence notre vision par l’alimentation, le tabac, la lecture, travail sur ordinateur… Au fil des années, notre pupille est moins réactive à la lumière, notre cristallin se densifie. Les yeux sont plus secs et ils sont sujets à la sécheresse oculaire. La vision des couleurs est aussi perturbée. Certains signes apparaissent et sont plus ou moins gênants comme :
Lire un texte avec de petits caractères
Sensibilité à des fortes lumières et au soleil
Perte de sensibilité des contrastes et des couleurs vives
Perte du sens de la profondeur d’un lieu
Des signes plus graves peuvent signaler l’apparition d’une maladie2
Le saviez-vous ?
On peut être atteint d’une maladie oculaire sans avoir constaté de difficulté particulière lors de la lecture ni de troubles de la vue lorsqu’on regarde au loin. Les maladies de l’œil les plus graves (glaucome, DMLA…) n’entraînent initialement aucun symptôme1.
La presbytie : une évolution naturelle
Il ne s’agit pas d’une pathologie mais d’un phénomène de vieillissement normal : une perte de souplesse du cristallin, qui entraîne une incapacité progressive de l’œil à accommoder de près.
La presbytie survient généralement autour de 45 ans et représente pour beaucoup l’âge des premières lunettes, symbole visible du vieillissement… Si, dans un premier temps, un bon éclairage et l’éloignement du support de lecture (« les bras qui s’allongent ») permettent de compenser, ce processus évolutif est toutefois inévitable et finit par nécessiter une correction3.
La presbytie peut être corrigée par des lunettes, lentilles ou chirurgie réfractive2.
Bonne nouvelle
Chez les myopes, la presbytie est parfois compensée par la myopie et permet de retrouver une vision de près sans correction3.
Les maladies associées au vieillissement
La cataracte
Il s’agit d’une opacification du cristallin de l’œil, liée principalement au vieillissement. Elle entraîne une baisse de l’acuité visuelle qui ne peut pas être compensée par une correction optique et qui devient gênante dans les activités quotidiennes.
Par exemple : les personnes présentant une cataracte ne peuvent plus lire le numéro du bus qui arrive, les sous-titres à la télévision, les panneaux indicateurs en conduisant.
D’autres signes doivent faire penser à cette pathologie. Il s’agit principalement de l’éblouissement. Celui-ci est parfois désagréable et devient franchement invalidant pour la conduite automobile1.
Dans la plupart des cas, une intervention chirurgicale très courte, sous anesthésie générale ou locale, permet de traiter la cataracte. Chaque œil est opéré séparément. L’intervention consiste en l’ablation du cristallin opacifié qui est remplacé par un implant. Elle est souvent réalisée en chirurgie ambulatoire1.
Bon à savoir
L’exposition au soleil et aux UV ainsi que le diabète constituent des facteurs de risque avérés. Une alimentation équilibrée et le port de lunettes de soleil, dès l’enfance, contribuent donc à se prémunir de la cataracte3.
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) 1
La DMLA est une maladie chronique qui apparaît après 50 ans. Sa fréquence augmente avec le vieillissement. La DMLA touche la zone centrale de la rétine appelée macula. Cette région de la rétine permet la vision des détails et la lecture.
Ces différentes pertes localisées de la macula aboutissent à des déformations des images (les lignes droites gondolent) et une baisse d’acuité visuelle avec de petites taches noires dans le champ de vision. À un stade avancé de DMLA, ces taches confluent et l’œil atteint ne voit plus au centre.
Le dépistage de la DMLA est important à plus d’un titre. Il existe des traitements efficaces dans certaines formes, notamment des injections intravitréennes, permettant de ralentir ou stabiliser la maladie, voire parfois d’en améliorer les symptômes.
Le Glaucome
Le Glaucome est une maladie oculaire grave. Elle reste longtemps asymptomatique et se caractérise par une dégénérescence progressive du nerf optique. Cette dégénérescence est sous l’influence principalement d’une pression trop importante à l’intérieur de l’œil. Les traitements tentent de normaliser au maximum la pression oculaire. Il existe un large panel de collyres hypotonisants qui agissent soit sur la production, soit sur l’évacuation de l’humeur aqueuse. En cas d’échec du traitement, le laser ou la chirurgie peuvent être une alternative mais restent encore assez invasives2.
Différents examens de consultation ophtalmologique permettent de dépister les glaucomes, en particulier la prise de tension, l’examen du champ visuel, l’OCT (scanner de la tête du nerf optique). Il est conseillé de s’y soumettre régulièrement à partir de 40 ans3.
Un suivi ophtalmologique indispensable
L’évolution des troubles de la vue, qu’elle soit liée au vieillissement naturel ou à des pathologies, est parfois très lente. Les personnes s’habituent à la baisse de vision et n’en ont pas réellement conscience. C’est pourquoi bien souvent elles ne ressentent pas le besoin de consulter1.
Pour détecter les différentes maladies ophtalmologiques à un stade précoce, et les traiter si besoin, une visite de contrôle régulière chez un ophtalmologue est indispensable. Il est recommandé de s’y rendre tous les 2 ans au moins après 65 ans1.
Attention, un simple passage chez l’opticien ne permet pas de détecter un éventuel glaucome ou facteur de risque de glaucome, une maculopathie liée à l’âge, une sécheresse oculaire… En effet, cela nécessite de réaliser un examen clinique, seulement réalisé par l’ophtalmologiste3.
Si une maladie de la vision est diagnostiquée1
L’ophtalmologue peut prescrire un traitement médical ou une intervention chirurgicale, afin d’éviter l’évolution de ces maladies, de limiter la détérioration de la vision et éventuellement de l’améliorer.
Par contre, lorsque la vue commence à baisser, les lésions ophtalmologiques sont souvent déjà définitives. Les traitements permettront d’éviter qu’elles ne s’aggravent et que la vision ne se détériore davantage.
À noter :
Certaines pathologies générales comme le diabète ou la prise de certains traitements médicamenteux nécessitent de consulter régulièrement son ophtalmologue. Il est recommandé d’avoir un suivi annuel si on est diabétique, afin de dépister la survenue d’une rétinopathie diabétique.
Les symptômes qui doivent amener à consulter
Des symptômes doivent alerter et amener à consulter un ophtalmologue :
la perte brutale de la vision d’un œil, même si elle est temporaire ou partielle ;
une baisse d’acuité visuelle ;
des difficultés à la lecture (du journal, lors des courses, télévision…) ;
une déformation des lignes du journal, mots croisés… ;
l’apparition d’une tache noire ou sombre devant un œil ;
une vision double ;
l’apparition de mouches volantes dans le champ visuel ou de points lumineux fixes ;
la diminution du champ visuel ;
un œil douloureux ;
un larmoiement ;
une gêne plus importante à l’obscurité ;
un œil rouge ;
des éblouissements.
Vous pouvez également contacter votre médecin traitant si vous n’arrivez pas à contacter un ophtalmologue. Il vous conseillera et vous orientera selon le degré d’urgence qu’il aura déterminé.
Il faut également consulter en cas de traumatisme oculaire, qu’il y ait eu un choc direct sur l’œil ou non1.
Important
L’œil peut aussi alerter sur d’autres risques. Directement en lien avec le cerveau, l’œil peut alerter notamment sur l’imminence d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Ainsi, une baisse brutale de l’acuité visuelle sur un seul œil, durant quelques secondes, ou quelques minutes, une perte partielle du champ visuel, ou encore une vision soudainement dédoublée peuvent être autant de signes avant-coureurs d’un éventuel AVC. Il faut dans ce cas consulter immédiatement3.
Pourquoi se faire suivre chez un ophtalmologue1 ?
Un suivi ophtalmologique régulier est indispensable pour corriger la vue et détecter les maladies de la vision liées à l’âge à un stade précoce. Il permet de :
- corriger des troubles de la vue parfois anciens, mais lentement évolutifs tout au long de la vie. Il peut s’agir de la myopie, de l’hypermétropie, de l’astigmatisme ou de la presbytie.
- dépister et traiter des maladies ophtalmologiques courantes chez les personnes âgées (cataracte, DMLA - dégénérescence maculaire liée à l’âge, glaucome) ou encore des maladies des paupières.
- dépister et traiter les complications ophtalmologiques de maladies générales (diabète…) ou liées à la prise de certains médicaments.
Quand prendre rendez-vous chez un ophtalmologue3 ?
Le premier réflexe doit être évidemment de consulter immédiatement dès lors que l’on constate une baisse anormale de l’acuité visuelle. Dans tous les cas, il est conseillé d’effectuer une visite systématique chez l’ophtalmologiste vers l’âge de 50 ans, puis une visite de routine tous les deux ou trois ans, par exemple à l’occasion d’un remplacement de lunettes.
Est-ce que porter des lunettes diminue les risques de maladies ophtalmologiques1 ?
Les verres correcteurs et les lentilles de contact servent à améliorer la vue en cas de myopie, d’hypermétropie, d’astigmatisme et de presbytie. Mais ils ne permettent pas d’éviter la survenue de ces maladies ophtalmologiques comme la cataracte, la DMLA, le glaucome…
Qu’est-ce que la cataracte ?
La cataracte correspond à une opacification du cristallin. Cette opacification empêche les rayons lumineux de converger à l‘intérieur de l’œil. Elle est responsable d’une baisse de la vision de loin et de près non améliorable par une correction optique. Les deux yeux sont touchés de façon à peu près de façon symétrique2.
Il n’existe qu’un traitement curatif, par chirurgie : le remplacement du cristallin par une lentille synthétique. Souvent, cette lentille peut également corriger les troubles de la vision associés (hypermétropie, myopie, presbytie, et même astigmatie). L’amélioration de la vision est très nette, voire spectaculaire dans la plupart des cas3.
Qu’est-ce que la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA)3
Cette pathologie atteint la zone centrale de la rétine et entraîne une perte de la vision centrale. Sa prévalence augmente avec l’âge, en particulier après 60 ans, et le tabagisme constitue un facteur de risque avéré. On distingue :
- la DMLA sèche atrophique, de loin la plus fréquente,
- la DMLA humide, où la rétine est colonisée par des vaisseaux sanguins.
Les symptômes sont nombreux et non spécifiques : perte de perception des contrastes, perte d’acuité visuelle centrale, déformation des lignes droites, apparition d’une tache sombre au centre du champ de vision.
Quels sont les deux types deux types de glaucome particulièrement liés au vieillissement3 ?
Le glaucome chronique à angle ouvert, qui entraîne une hypertonie (tension excessive) oculaire néfaste pour les fibres du nerf optique. Cette forme de glaucome, la plus fréquente, apparaît généralement après 50 ans.
Le glaucome primitif par fermeture de l’angle, dû à une obturation de l’évacuation naturelle de l’humeur aqueuse (liquide biologique qui remplit l’intérieur de l’œil). Il se manifeste par une montée brutale et douloureuse de la tension oculaire, pouvant entraîner des dégâts importants et irrémédiables en quelques heures.
Sources
1 - Pour les personnes âgées.gouv.fr - Un suivi ophtalmologique régulier est indispensable après 65 ans – 06-07-2022 – Lien de la page – Consulté le 27-08-2025 | 2 - Retina France - Le vieillissement oculaire – Lien de la page - Consulté le 26-08-2025 | 3 - CHU Angers - Prévenir et traiter le vieillissement oculaire - Lien de la page - Consulté le 26-08-2025.