Surpoids et obésité : mieux les comprendre pour préserver sa santé
Le surpoids et l’obésité prédisposent à la survenue d’autres maladies et diminuent la qualité de vie. C’est pourquoi il est important de s’en préoccuper1.
Surpoids et obésité de l’adulte : un excès de masse grasse corporelle1
Le surpoids et l’obésité de l’adulte sont définis comme une accumulation anormale ou excessive de graisse qui a des conséquences néfastes pour la santé.
Surpoids et obésité sont donc dus à un excès de masse grasse corporelle. Celle-ci correspond à l’ensemble de la graisse du corps (ou tissu adipeux). On l’oppose à la masse maigre qui correspond au poids des muscles, des organes et des viscères.
L’obésité est considérée comme une maladie chronique de la nutrition. Elle n’a pas tendance à guérir spontanément et affecte le bien-être physique, psychologique et social des individus.
Elle est présente dans l’ensemble des pays industrialisés et constitue un problème de société, car elle entraîne des conséquences défavorables sur la santé de la population.
Le diagnostic du surpoids et de l’obésité
Le surpoids et l’obésité sont définis à partir de l’indice de masse corporelle (ou IMC). L’IMC se calcule en divisant le poids par la taille au carré d’une personne. C’est un outil de mesure simple, utilisé couramment pour estimer la corpulence d’une personne1.
Par exemple : un adulte mesurant 1m75 et pesant 70 kg, possède un IMC de 70/(1,75 x 1,75), soit 22,92.
Si l’IMC est :
- entre 25,0 et 29,9 kg/m² : il existe un surpoids ;
- entre 30,0 et 34,9 kg/m² : il s’agit d’obésité modérée ;
- entre 35,0 et 39,9 kg/m² : il s’agit d’une obésité sévère ;
- plus de 40 kg/m² : on parle d’obésité massive3.
A noter
Pour un même IMC, la composition corporelle et la répartition du tissu adipeux peuvent varier d’un individu à l’autre avec des risques de complications variables. En outre, certains individus comme des sportifs de haut niveau peuvent avoir un IMC élevé sans pour autant présenter d’excès de masse grasse4.
Le tour de taille est un autre indicateur important de surpoids ou d’obésité. Il donne une image simple de l’excès de graisse accumulé au niveau de votre abdomen. Le tour de taille est jugé trop élevé s’il est supérieur ou égal à 80 cm pour une femme et à 94 cm pour un homme3.
A noter
Lorsque le tour de taille est supérieur à 100 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme (en dehors de la grossesse), on parle d’obésité abdominale4.
Surpoids et obésité : des causes multiples
Un déséquilibre entre apports et dépenses d’énergie1
Quand l’énergie apportée est supérieure à celle dépensée pendant une longue période, une prise de poids apparaît progressivement. Cette situation a lieu si :
Les apports caloriques sont excessifs (alimentation grasse, sucrée, pauvre en fibres, prise de boissons sucrées, portions de grande taille, consommation d’alcool, etc.).
Les dépenses énergétiques quotidiennes sont insuffisantes (inactivité physique et/ou manque d’activité physique et sédentarité devant la télévision, les jeux vidéo, déplacements en voiture, métiers de bureau, etc.).
La prédisposition génétique
Des facteurs génétiques interviennent parfois dans le développement de l’obésité1.
Un individu a 2 à 8 fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes4.
Le rôle de l’environnement4
L’horloge biologique est montrée du doigt. Elle régule sur environ 24 heures les différentes fonctions de l’organisme et le métabolisme. L’insuffisance de sommeil, l’irrégularité des repas ou encore le travail nocturne perturbent cette horloge et augmentent le risque de surpoids.
Mais le stress, certains médicaments, des virus, la composition du microbiote intestinal, l’exposition à des polluants sont vraisemblablement aussi des facteurs à incriminer.
Les facteurs psychologiques et le rythme de vie1
La prise de poids est aussi favorisée par :
des troubles du comportement alimentaire : grignotage, boulimie hyperphagique, consommation compulsive en cas de stress ou de grande détresse (notamment d’aliments réconfortants très caloriques), etc. ;
des troubles anxieux ou dépressifs, périodes de difficulté psychologique ou sociale (difficultés professionnelles, économique, familiale, etc.) ;
une diminution du temps de sommeil ;
un arrêt du tabac non accompagné de mesures adaptées ;
une consommation d’alcool excessive.
Les périodes critiques de la vie et les maladies favorisant la prise de poids1
La grossesse et la ménopause sont également des périodes de la vie propices à la prise de poids.
Enfin, des maladies (comme l’hypothyroïdie), ou la prise de certains médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, antidiabétiques, etc.) favorisent le surpoids et l’obésité.
Le saviez-vous3 ?
Une personne peut être en surpoids, obèse et dénutrie. C’est plus souvent le cas chez les personnes âgées. Une personne est dénutrie à la suite d’un amaigrissement important.
Cet amaigrissement se traduit par une fonte musculaire, mais celle-ci est masquée par la masse grasse encore présente sous la peau. Cela aboutit à une personne qui perd rapidement du poids, mais dont l’apparence physique peut rester normale, voire « grosse » (l’IMC reste alors élevé supérieur à 25).
Les conséquences du surpoids et de l’obésité sur la santé
Le surpoids ou l’obésité peuvent avoir de graves répercussions sur la santé. La graisse superflue peut notamment provoquer :
des maladies cardiovasculaires (essentiellement cardiopathies et accident vasculaire cérébral)
le diabète de type 2,
des troubles musculosquelettiques tels que l’ostéoarthrite,
et certains cancers (de l’endomètre, du sein et du colon).
Ces affections entraînent des décès prématurés et sont une cause d’incapacités importantes.
Ce que l’on sait moins, c’est que même un surpoids très léger est associé à un risque de problèmes de santé, qui augmente si le surpoids devient plus important.5
A noter
En plus des complications physiques, l’obésité peut être source de problèmes psychologiques. En effet, les rondeurs ne sont pas toujours faciles à assumer. Les personnes en surpoids ont donc parfois une estime de soi altérée et souffrent de discrimination. Des répercussions sur la vie sociale sont possibles (isolement, difficultés professionnelles, etc.).1
Prise en charge du surpoids et l’obésité
Une prise en charge globale et personnalisée des patients, prenant en compte les complications associées à leur obésité ainsi que les dimensions comportementales et environnementales, est nécessaire4.
Il est toujours souhaitable de consulter un médecin généraliste, un médecin nutritionniste ou un diététicien dès que l’on souffre physiquement ou psychologiquement d’un excès de poids.
Mis en œuvre précocement, les soins se révèlent plus efficaces. Le recours à un psychothérapeute doit parfois être envisagé. En cas de complications liées à l’excès de poids, d’autres spécialistes peuvent être consultés, comme un médecin cardiologue, diabétologue ou endocrinologue2.
À noter
Dans les cas les plus sévères, le traitement de l’obésité peut faire appel à des techniques chirurgicales appelées chirurgie bariatrique2. La chirurgie bariatrique modifie l’anatomie du tube digestif dans le but de diminuer la quantité d’aliments consommés6.
Quelques médicaments sont également indiqués dans le traitement de l’obésité.2
Bon à savoir
Si vous avez des difficultés sociales ou professionnelles, parlez-en à un assistant social ou à votre médecin du travail.
N’hésitez pas à contacter des associations de patients qui sont à votre écoute et sauront vous épauler. Vous pourrez vous exprimer librement, partager l’expérience de patients-ressources, trouver de l’aide lorsque vous vous sentez stigmatisé en raison de votre poids6.
Quelques conseils pour prévenir le surpoids et l’obésité
Le traitement du surpoids et de l’obésité de l’adulte repose sur plusieurs axes. Le premier consiste à changer ses comportements alimentaires, quitter ses habitudes sédentaires, augmenter son activité physique quotidienne, bien dormir et avoir une bonne estime de soi7.
Adoptez de bons comportements alimentaires pour perdre du poids
Limitez la consommation des aliments à forts apports caloriques (beurre, sauces, charcuterie, certains fromages, pâtisseries, biscuits apéritifs, sucreries)7.
Cuisinez avec peu de matières grasses : pensez aux grillades, à la cuisson vapeur ou en papillote7.
Évitez les boissons sucrées ou alcoolisées7.
Évitez les produits ultratransformés souvent gras et sucrés7.
Mangez au moins 5 portions de fruits ou de légumes en privilégiant les légumes. Ils peuvent être crus, cuits, surgelés ou en conserve7.
Buvez de l’eau à volonté.7
Ne sautez pas de repas.7
Prenez vos repas sans consulter d’écran.7
Réduisez le grignotage. En cas de fringale, buvez un grand verre d’eau ou mâchez un chewing-gum2.
Prenez le temps de manger. Le repas doit durer entre vingt et trente minutes2.
Limitez la taille des portions. Essayez de ne pas vous resservir2.
N’oubliez pas le plaisir de manger2.
Augmentez vos dépenses énergétiques2
Pour faire en sorte que la perte de poids soit durable, il est nécessaire d’augmenter ses dépenses énergétiques. Si l’on est réfractaire au sport, on peut préférer les escaliers aux ascenseurs, se garer à distance pour s’obliger à marcher, jardiner, faire des balades en fin de semaine, par exemple.
Idéalement, l’objectif est de pratiquer plus de 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée, ou plus de 75 minutes de d’activité physique d’intensité vigoureuse (sports, et en particulier sports à dominante aérobie – « cardio »), ou un mélange des deux. Pour tenir dans le temps, il est important que ces activités soient une source de bien-être et de plaisir.
L’activité physique adaptée (APA) fait partie des traitements non médicamenteux du surpoids et de l’obésité. De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les personnes en surpoids ou obèses, même celles dont les articulations des jambes sont endommagées : par exemple, aviron, canoë-kayak, escrime (assise), natation, taïchi chuan et qi gong.
Préservez votre qualité de sommeil7
Il est important d’assurer le bon fonctionnement de son horloge biologique. Pour cela, adoptez des habitudes identiques tout au long de la semaine et même les jours de repos :
le matin, se lever à horaires réguliers et s’exposer à la lumière ;
au dîner, consommer des aliments qui génèrent la satiété (sucres lents des céréales et légumineuses) et qui préviennent ainsi les fringales nocturnes et la prise d’aliments la nuit ;
le soir, bien préparer son sommeil en limitant son usage des écrans, en se couchant à horaires réguliers, en gardant sa chambre fraîche et calme.
Gardez un bien-être physique, mental et social7
Pour perdre du poids, il est important d’avoir une bonne image de soi. Pour cela, il est important de :
participer à des activités sociales ;
vivre ses relations familiales et amicales épanouissantes ;
éviter au travail les situations pouvant créer du stress et tisser des liens avec ses collègues, etc.
Bonne nouvelle
Une perte de poids même modeste est bénéfique sur le plan métabolique, cardiovasculaire, respiratoire et musculo-squelettique4.
Comment savoir si on est en surpoids ou obèse1 ?
Le surpoids est défini par un IMC compris entre 25,0 et 29,9 kg/m².
L’obésité est définie par un IMC égal ou supérieur à 30,0 kg/m².
Comment diagnostique-t-on le surpoids ou l’obésité3 ?
En présence d’une personne en excès de poids, le médecin calcule son IMC et mesure son tour de taille qui permet d’évaluer l’excès de graisse au niveau de l’abdomen. Selon les résultats obtenus, le médecin diagnostique un surpoids ou une obésité.
Quelles sont les causes du surpoids et de l’obésité1 ?
Les causes du surpoids et de l’obésité sont multiples. Les principales sont l’évolution profonde des rythmes de vie, de l’alimentation et la réduction importante de l’activité physique. On parle d’environnement « obésogène », c’est-à-dire un environnement qui associe plusieurs facteurs qui incitent à la consommation d’aliments peu sains et à un mode de vie sédentaire.
Quelles sont les complications de l’obésité2 ?
L’obésité est grave par ses complications. Elle augmente le risque de maladies métaboliques (diabète de type 2, accumulation de graisse dans le foie), de syndrome des ovaires polykystiques, de maladie rénale chronique, de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, problèmes cardiaques, par exemple), de syndrome d’apnée du sommeil, d’arthrose ou d’insuffisance veineuse.
L’obésité peut entraîner des difficultés sociales, relationnelles, familiales ou professionnelles et provoquer de la discrimination et de la stigmatisation. Cause ou conséquence, les problèmes psychologiques sont fréquents.
A qui s’adresse la chirurgie de l’obésité4 ?
La chirurgie de l’obésité est réservée aux formes les plus sévères associées à des complications. Elle entraîne des contraintes diététiques lourdes, à vie. La perte de poids est maximale la première année, puis une reprise s’amorce dans les années qui suivent. In fine, la perte de poids est d’environ 20 %.
Sources
1 - AMELI - Surpoids et obésité de l’adulte : définition, fréquence, causes et risques – 27-06-2025 - Lien de la page - Consulté le 01-07-2025 | 2 - VIDAL - Obésité - symptômes, causes, traitements et prévention – 21-11-24 – Lien de la page – Consulté le 01-07-2025 | 3 - AMELI - Surpoids et obésité : calcul d’IMC et bilan médical – 21-05-2025 – Lien de la page - Consulté le 01-07-2025 | 4 - Inserm - Obésité : une maladie des tissus adipeux - 22-11-2019 - Lien de la page - Consulté le 01-07-2025 | 5 - Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - Obésité et conséquences du surpoids sur la santé. 01-03-2024- Lien de la page – Consulté le 01-07-2025 | 6 - Ameli – Surpoids et obésité de l’adulte : suivi, médicaments et chirurgie – 23-06-2025 - Lien de la page – Consulté le 01-07-2025 | 7 - Ameli – Surpoids ou obésité de l’adulte : modifier son quotidien pour maigrir. 27-06-2025 - Lien de la page – Consulté le 01-07-2025.
Màj Juillet 2025 - PO-01903-01/24