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Mieux connaître l’asthme de l’adulte
L’asthme touche environ 4 millions de personnes en France (y compris les enfants)1. Découvrez ce qui favorise cette maladie chronique et ses manifestations.

Qu’est-ce que l’asthme ?
L’asthme est une maladie chronique des bronches, dont les premières manifestations surviennent le plus souvent chez l’enfant. L’inflammation est responsable de divers phénomènes au niveau des voies respiratoires (œdème, contraction des muscles bronchiques, sécrétion de mucus) qui provoquent une obstruction bronchique2.
L’asthme est caractérisé par la survenue de crises qui sont des épisodes de gêne respiratoire (dyspnée) sifflante (sibilants). Dans certains cas, la toux peut être le seul symptôme. Entre les crises, la respiration est en principe normale2.
La maladie est évolutive et fluctuante dans le temps. Elle est dite
intermittente lorsqu’elle ne s’exprime qu’à certaines périodes de l’année,
persistante lorsqu’un traitement anti-asthmatique est nécessaire au quotidien3.
Le niveau de sévérité de l’asthme est défini par l’importance du traitement de fond (nombre de médicaments et doses) nécessaire pour contrôler son asthme4.
Le saviez-vous ?
L’asthme sévère se définit par un mauvais contrôle permanent de l’asthme malgré un traitement optimal associant plusieurs médicaments depuis au moins 6 mois à un an. Il concerne environ 6 % des personnes asthmatiques4.
Vers quel âge l’asthme se déclare-t-il3 ?
S’il se développe le plus souvent durant l’enfance, l’asthme peut apparaître à tout âge de la vie. Chez les plus jeunes, les garçons sont plus souvent touchés que les filles, mais ce rapport s’inverse après la puberté. Et si le passage de l’enfance à la vie adulte est une période favorable à la disparition des symptômes, le fait d’avoir eu un asthme jeune constitue un facteur de risque de les voir réapparaître au cours de la vie adulte.
Par ailleurs, l’entrée dans le monde de travail est une période à risque : chez 10 à 15 % des adultes asthmatiques, la maladie est causée ou aggravée par les expositions professionnelles.
À quoi est dû l’asthme de l’adulte1 ?
L’asthme est une maladie multifactorielle qui nécessite à la fois un facteur prédisposant d’origine génétique (asthme, dermatite atopique, rhinite allergique) dans la famille proche et une exposition à un facteur favorisant. Mais une personne présentant ce seul facteur prédisposant génétique, sans être exposée à un environnement favorable à l’asthme, ne sera pas asthmatique.
Une prédisposition génétique
C’est la combinaison d’une prédisposition génétique associée à une exposition à des facteurs favorisant l’asthme qui provoque une inflammation permanente des bronches à l’origine des manifestations de l’asthme.
Les allergènes
L’asthme peut être déclenché par une réaction de défense excessive de l’organisme à une substance étrangère (allergène) qui est normalement bien tolérée. On parle alors d’asthme allergique.
À l’intérieur : les allergènes les plus courants sont : les acariens, les poils d’animaux , les cafards, les moisissures, dans les endroits humides et mal ventilés.
À l’extérieur : à la saison des pollens, ceux-ci sont transportés par le vent et présents en grande quantité dans l’air extérieur. Les symptômes d’asthme peuvent être déclenchés par des pollens de plusieurs origines : arbres (noisetiers, bouleaux, frênes, cyprès, platanes…) , graminées (foin, avoine, seigle…), herbes (ambroisie, oseille, plantain…).
Au travail : L’asthme professionnel est défini comme un asthme déclenché ou aggravé par une substance inhalée sur les lieux du travail : farine pour un boulanger, peinture notamment pour un peintre carrossier, colorant pour un coiffeur, poussière de bois pour un menuisier…
Les infections respiratoires
Les infections respiratoires entraînent une inflammation des voies respiratoires qui peut toucher la muqueuse du nez (on parle de rhinite ou de rhume), des sinus (sinusite) ou des bronches (bronchite). Cette inflammation favorise le déclenchement des crises d’asthme.
Le tabac et la pollution atmosphérique
Les voies respiratoires des personnes asthmatiques sont particulièrement sensibles aux substances nocives présentes dans la fumée du tabac. En cas d’asthme, l’exposition des enfants et des adultes à la fumée passive augmente le mauvais contrôle de l’asthme et le risque d’hospitalisation.
La qualité de l’air extérieur est un autre facteur irritant pour les bronches, en particulier dans les villes (pollution automobile et industrielle). Les petites particules en suspension dans l’air contiennent des composés chimiques dangereux. Elles pénètrent profondément dans les poumons et sont responsables de problèmes respiratoires.
À l’intérieur, de nombreuses substances chimiques contenues dans les peintures, les colles, les produits d’entretien, les aérosols, les parfums, les bougies, l’encens… s’évaporent dans l’air ambiant. Les gaz de combustion sont une autre source d’irritation.
Comment les crises d’asthme se déclenchent-elles ?
Lors de la respiration, l’air circule par les bronches pour arriver aux poumons. Chez une personne asthmatique, la paroi interne de ces conduits (muqueuse bronchique) est irritée et épaissie. Cette inflammation permanente rend les bronches sensibles, sujettes à des réactions excessives en présence de facteurs favorisants. Une crise d’asthme peut alors se déclencher1.
Les facteurs déclenchant les symptômes d'asthme chez l'adulte1
Selon les personnes asthmatiques, les facteurs qui déclenchent les symptômes sont différents.
Les infections virales, l’exposition à un allergène ou à un irritant : les symptômes d’asthme sont déclenchés lors d’une exposition à un allergène, un produit irritant ou lors d’une infection virale (rhinite par exemple)
L’effort physique : une crise d’asthme peut survenir pendant ou peu après un effort physique : c’est l’asthme d’effort. Il est favorisé par un asthme insuffisamment contrôlé.
Le stress : chez les personnes asthmatiques, le stress peut aggraver les symptômes de l’asthme et diminuer la qualité de vie. Le stress aigu (de courte durée) peut déclencher une crise d’asthme, en provoquant une contraction des muscles qui entourent les bronches. Le stress chronique (qui s’installe dans la durée) perturbe la régulation de l’inflammation. Il peut ainsi aggraver l’asthme, qui est causé par une inflammation des bronches.
Certains médicaments : certains traitements utilisés en cardiologie ou en ophtalmologie peuvent aggraver votre asthme. Votre médecin vous indiquera si vous devez éviter de prendre certains traitements, ou les remplacer par une autre famille médicamenteuse.
Les hormones sexuelles féminines : chez la femme une aggravation de l’asthme peut survenir juste avant les règles et peut nécessiter la mise en place d’un traitement hormonal. 20 à 40 % des femmes souffrant d’asthme seraient concernés par l’asthme prémenstruel.
Certaines conditions climatiques : certains facteurs météorologiques peuvent avoir une influence sur l’asthme. Notamment, par temps très froid, basse humidité de l’air ou forte pollution de l’air, il est préférable d’éviter les activités physiques intenses en plein air et de rester en intérieur.
Zoom sur l’asthme au féminin
Il existe une prépondérance féminine de l’asthme après la puberté et durant la ménopause. Les hormones sexuelles jouent un rôle complexe dans l’asthme5.
L’asthme et le cycle menstruel5
Les variations des taux d’estrogène et de progestérone pendant le cycle menstruel influencent le cours de l’asthme : juste avant les règles, les taux d’œstrogène et de progestérone chutent ce qui augmente l’inflammation des bronches et leur réactivité, et constitue un élément majeur dans le mécanisme de l’asthme.
L’asthme prémenstruel5
Il se traduit par une aggravation des symptômes de l’asthme débutant juste avant les règles puis pendant les règles et une baisse significative du débit expiratoire de pointe en prémenstruel (DEP). Si quelques jours avant et pendant les règles vous ressentez des signes d’aggravation, il est important d’en parler à votre médecin qui mettra en place une stratégie thérapeutique pour améliorer le contrôle de votre asthme.
L’asthme durant la ménopause5
L’asthme de la femme est sensible aux fluctuations hormonales, mais plus encore en période péri-ménopausique et en post-ménopause. Cette période particulière peut donc être l’occasion d’une variation des symptômes qu’il convient de signaler à son médecin d’autant que la tendance à la sévérité et les exacerbations fréquentes sont une constatation habituelle.
L’asthme durant la grossesse6
Asthme et grossesse sont tout à fait compatibles, mais cela justifie une surveillance attentive : un bon contrôle de l’asthme diminue les complications maternelles et fœtales. Il est important de poursuivre le traitement de fond selon les recommandations de son médecin pendant la grossesse et ensuite l’allaitement.
La prévention des facteurs déclenchants ou aggravants (tabac, pollen ou autres) est également préconisée.
L’accouchement lui-même en cas d’asthme de la mère fait l’objet d’une surveillance particulière de la mère et du bébé. Au préalable, pensez à informer l’anesthésiste de votre asthme et de vos allergies.
Après l’accouchement l’asthme peut se modifier à nouveau, il sera nécessaire de réadapter le traitement.
Que ressent-on lors d’une crise d’asthme ?
Les symptômes ressentis lors d’une crise d’asthme varient d’une personne à l’autre. Généralement, un ou plusieurs de ces signes peuvent apparaître :
une gêne respiratoire survenant rapidement : à cause du rétrécissement des bronches, le passage de l’air est plus difficile. La respiration devient pénible, notamment à l’expiration ;
une sensation d’étouffement, d’oppression, de poids sur la poitrine : l’air sort difficilement des poumons et cette sensation peut être angoissante ;
une toux sèche : la muqueuse qui tapisse l’intérieur des bronches est anormalement sensible à certains facteurs. L’irritation qu’ils entraînent peut déclencher une toux sèche ;
une respiration sifflante : le calibre des bronches étant rétréci, le passage de l’air dans les conduits produit un sifflement au moment de l’expiration7.
Les symptômes peuvent disparaître spontanément ou en réponse au traitement de la crise. On dit qu’ils sont réversibles7.
Zoom sur l’exacerbation de l'asthme et l’asthme aigu grave7
Lorsqu’une crise d’asthme dure plusieurs heures voire plusieurs jours, malgré la prise répétée d’un traitement de crise, on parle d’exacerbation. Elle peut apparaître de façon soudaine et s’aggraver rapidement. Certaines circonstances jouent dans la survenue de l’exacerbation comme l’arrêt du traitement par corticoïdes inhalés, une infection virale, l’exposition massive à un allergène ou le tabagisme.
En cas de crise d’asthme intense et inhabituelle, on parle d’asthme aigu grave7.
Il se manifeste par :
une grande difficulté à respirer (respiration rapide et courte, espace entre les côtes et au-dessus des clavicules se creuse) ;
les lèvres et les ongles bleuissent ;
des difficultés à parler ou à marcher ;
une confusion ou une perte de connaissance.
Il s’agit d’une urgence vitale : si vous êtes en présence d’une personne présentant ces symptômes, il est important d’appeler son médecin traitant ou de composer le numéro d’urgence (15 depuis un poste fixe, 112 depuis un téléphone mobile).
Comment l’asthme est-il diagnostiqué ?
Aujourd’hui encore, de nombreux asthmes ne sont pas diagnostiqués. Une visite chez son médecin traitant est recommandée en cas de toux sèche persistante, d’essoufflement, de sifflements respiratoires, de sensation d’oppression dans la poitrine, de réveils nocturnes ou de limitation dans les activités liées à des gênes respiratoires8.
Le saviez-vous
Près de 30 % des personnes asthmatiques non-contrôlées ne ressentent pas de symptômes en cas d’obstruction de leurs bronches. On parle d’asthme silencieux. Cette absence de symptômes augmente leur risque de faire une crise d’asthme grave9.
Le diagnostic d’asthme repose sur un interrogatoire précis du patient. (fréquence des crises, circonstances de survenue, antécédents familiaux…). Un examen, l’exploration fonctionnelle respiratoire, est effectué afin de confirmer le diagnostic, puis de suivre l’évolution de la maladie2.
Étant donné la proportion élevée d’asthme d’origine allergique dans la population, des tests cutanés, parfois complétés par un dosage d’IgE spécifiques, sont préconisés. Ils permettent de savoir si le patient est allergique et, le cas échéant, d’identifier l’allergène en cause3.
Un fort impact sur la qualité de vie
En l’absence d’une prise en charge adaptée, l’asthme peut altérer considérablement la qualité de vie2.
Il entraîne des insomnies, une baisse d’activité et un absentéisme à l’école ou au travail. Ses conséquences peuvent être graves lorsqu’il n’est pas pris en charge correctement ou lorsqu’il échappe au contrôle des traitements. Un asthme mal contrôlé peut conduire à une altération de la fonction respiratoire3.
L'essentiel à retenir
L’asthme : qu’est-ce que c’est1?
L’asthme est une maladie respiratoire chronique due à une inflammation permanente des bronches. Il se manifeste par des épisodes de gêne respiratoire (essoufflement), de respiration sifflante, de toux sèche ou de sensation d’oppression dans la poitrine. Les crises d’asthme peuvent durer de plusieurs minutes à quelques heures. Entre deux crises, la respiration redevient normale.
La fréquence et l’intensité des crises d’asthme varient d’un individu à l’autre.
Quelles sont les causes de l’asthme2?
L’asthme n’a pas une cause unique : des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux interviennent dans la genèse de cette maladie. Chez les asthmatiques, différents facteurs peuvent déclencher des crises d’asthme :
les allergènes présents à l’intérieur des habitations (acariens, moisissures, squames) ou sur le lieu de travail,
les allergènes extérieurs (pollens et moisissures),
les infections respiratoires,
les irritants respiratoires (fumée de tabac, pollution de l’air, irritants présents dans le lieu de travail),
l’air froid,
l’exercice physique,
certains médicaments (anti-inflammatoires).
Comment se manifeste une crise d’asthme3 ?
Une crise d’asthme est liée à la contraction des muscles lisses qui entourent les bronches (bronchoconstriction), conduisant à une réduction du diamètre de ces dernières. Selon l’intensité du phénomène, l’asthme se manifeste uniquement par une toux ou, plus souvent, par une gêne respiratoire (dyspnée) sifflante. Les symptômes peuvent s’aggraver lors d’un effort physique ou pendant la nuit. Les crises les plus graves peuvent nécessiter une hospitalisation pour insuffisance respiratoire aiguë.
Les crises peuvent être espacées de quelques heures ou quelques jours, voire de plusieurs mois. Ses symptômes peuvent être très variables d’une période de vie du patient à une autre. Entre deux crises, la respiration est le plus souvent normale.
Comment diagnostique-t-on l’asthme2?
Le diagnostic d’asthme repose sur un interrogatoire précis du patient (fréquence des crises, circonstances de survenue, antécédents familiaux…). Un examen, l’exploration fonctionnelle respiratoire, est effectué afin de confirmer le diagnostic, puis de suivre l’évolution de la maladie.
Est-il possible de guérir de l’asthme1?
Toute personne asthmatique bénéficiant d’une bonne prise en charge peut mener ses activités sans risque, ni limitation. Mais on ne peut cependant pas parler de guérison.
Sources
1 - AMELI - Comprendre l’asthme de l’adulte -28-01-2025 – Lien de la page – Consulté le 29-01-2025 | 2 - Santé publique France - Asthme- 23-10-2024 – Lien de la page - Consulté le 03-01-2025 | 3 - INSERM – Asthme - Une inflammation chronique des bronches de mieux en mieux contrôlée – 13-07-2023 – Lien de la page - Consulté le 03-01-2025 | 4 - AMELI - Asthme chronique - 13-05-2024 – Lien de la page – Consulté le 03-01-2025 | 5 - AMELI – L’asthme au féminin - 02-12-2024 – Lien de la page – Consulté le 28-01-25 | 6 - AMELI - Asthme et grossesse - 31-07-2024 – Lien de la page – Consulté le 26-01-2025 | 7 - AMELI - Crise d’asthme, exacerbation, asthme aigu grave – 02-10-2024 – Lien de la page - Consulté le 03-01-2025 | 8 - AMELI - Le diagnostic de l’asthme de l’adulte - 29-11-2024 – Lien de la page - Consulté le 03-01-2025 | 9 - AMELI - L’asthme "silencieux" : je le surveille -06-01-2022 – Lien de la page – Consulté le 17-01-2025
PO-02898-02/25