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Mieux connaître le périnée
Le périnée, aussi appelé plancher pelvien, est un ensemble de muscles qui s’étend du pubis au coccyx1. Découvrez pourquoi et comment le renforcer.
Le périnée et ses fonctions
Le plancher pelvien, plus connu sous le nom de périnée, est un ensemble de muscles, de ligaments et de tissus conjonctifs tapissant la totalité du fond du bassin2.
Les muscles qui composent le périnée sont sollicités quotidiennement et ont de multiples fonctions : soutenir la vessie, le rectum et l’anus, mais aussi le vagin et l’utérus chez la femme, et la prostate chez l’homme. La tonicité du périnée garantie également la continence et augmente les sensations lors des rapports sexuels1.
Le saviez-vous ?
Lors de relations sexuelles, la musculature périnéale féminine a une grande importance pour le « bon déroulement » de l’acte : compression du clitoris ; réduction de l’orifice vaginal ; apport sanguin dans la vulve et le clitoris ; resserrement du vagin3…
Le périnée travaille presque en continu : il se contracte lorsque l’on a envie d’uriner, que l’on éternue ou éclate de rire, ou tout simplement lorsque l’on se tient debout1.
Un plancher pelvien en bonne santé doit être souple et solide à la fois. Il doit être suffisamment solide pour résister aux pressions abdominales quotidiennes et supporter le poids des viscères, et suffisamment souple et compliant pour permettre l’accouchement, la sexualité et l’évacuation des selles et des urines2.
Zoom sur le périnée au masculin
Les femmes ne sont pas les seules à avoir un périnée, les hommes aussi en possèdent un. Celui de l’homme est moins large que celui de la femme. Par ailleurs il est moins fragilisé que celui de la femme car seulement deux orifices (urogénital et anal) le traversent. Le périnée féminin est traversé par un troisième orifice, celui du vagin2.
Le périnée masculin est moins sollicité que celui des femmes, n’ayant pas à endurer les changements hormonaux et morphologiques de la grossesse. Néanmoins, il demeure essentiel de préserver sa tonicité, qui peut être altérée ou perdue suite aux trois principales maladies pouvant toucher la prostate : la prostatite, une infection de la prostate, l’hypertrophie bénigne de la prostate, désignant l’augmentation anormale du volume de la prostate, et le cancer de la prostate1.
Pourquoi le périnée est-il fragile2 ?
Les différents orifices qui traversent le plancher pelvien constituent autant de points de fragilité, en particulier chez les femmes qui en comptent un de plus que l’homme.
C’est le seul ensemble musculaire du corps humain ayant autant de points de faiblesse. À ces faiblesses anatomiques viennent se rajouter les contraintes mécaniques qu’il subit quotidiennement par le poids de la gravité en station debout ou encore les pressions intra-abdominales liées à l’activité physique.
Relâchement du périnée : les facteurs de risque et les conséquences
Comme tous les muscles, le périnée est exposé aux risques de lésions musculaires que sont l’étirement, la compression et la déchirure. Il peut être affaibli ou lésé lors de divers évènements de la vie : grossesse, accouchement, chirurgie, infection, agression3…
Les facteurs de risque3
Pendant la grossesse, il est soumis à la pression de l’utérus et affecté par les variations de poids, de volume et par les changements hormonaux.
Lors de l’accouchement, il est étiré et comprimé par le passage du fœtus ainsi que par les poussées ce qui peut entraîner des atteintes neurologiques et/ou musculaires. À noter : les femmes qui accouchent par césarienne peuvent également être affectées par des dysfonctionnements du périnée et une rééducation chez le kinésithérapeute sera également de mise.
Les toux chroniques.
Les activités sportives ou professionnelles, comme le saut, la course ou le port de charges, ainsi que le surpoids sont aussi néfastes. Un déséquilibre progressif peut se créer entre le tonus des abdominaux et la résistance du périnée. Ainsi, les à-coups de pression abdominale avec des efforts répétitifs et parfois violents (selon le type de sport) vont augmenter le risque de fragilisation périnéale.
A la ménopause, le vieillissement musculaire et ligamentaire peuvent entraîner des troubles de la continence.
Les conséquences1
La perte de tonicité du périnée peut engendrer des troubles immédiats : fuites urinaires, constipation chronique ou sensations de pesanteur dans le bassin peuvent apparaître. Elle peut également entraîner des complications plus sérieuses, telles que l’incontinence sévère ou un prolapsus génito-urinaire, plus connu sous le nom de « descente d’organes ».
Dysfonctionnements du périnée : quand et qui consulter2 ?
Il est recommandé de consulter dès les premières apparitions de fuites urinaires et/ou annales incontrôlables (selles, gaz). Vous pouvez les remarquer lors d’un effort comme un éternuement, un toussotement, ou simplement lors d’une pratique sportive. Si vous ressentez une pesanteur ou une boule dans le vagin, il peut également s’agir d’une descente d’organes.
Dans toutes ces situations, il est important d’aller consulter, car des solutions existent.
Vous pouvez prendre un rendez-vous dans un premier temps avec votre médecin traitant ou votre gynécologue.
Si cela s’avère nécessaire, ils pourront vous prescrire une rééducation qui est le plus souvent le traitement de première intention. Cette rééducation peut être réalisée chez un kinésithérapeute ou une sage-femme. Il est possible de consulter directement une sage-femme, c’est-à-dire sans prescription, en cas de troubles consécutifs à un accouchement.
La rééducation périnéale
Le but de la rééducation est de rendre automatique la contraction des muscles du plancher pelvien avant une augmentation de pression abdominale provoquée par une toux, un saut ou un port de charge par exemple2.
La rééducation du périnée est la même que pour n’importe quel autre muscle du corps : il faut solliciter régulièrement les muscles pour les entraîner à se contracter afin qu’ils retrouvent leur tonicité, mais également les masser pour les détendre et assurer leur élasticité1.
Bon à savoir
Une rééducation périnéale peut être faite à n’importe quel âge ! Elle n’est pas réservée aux jeunes mamans. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler avec un professionnel de santé pour faire le point4.
Un entraînement des muscles du plancher pelvien est souvent proposé sous forme de séries d’exercices répétés.
Il peut s’effectuer en toucher vaginal (en manuel), avec un contrôle par les doigts du professionnel de santé dans le vagin de la patiente, en biofeedback, ou encore plus rarement, par électrostimulation.
Ces exercices font souvent référence à l’utilisation d’appareils nécessitant l’emploi d’une sonde (vaginale ou anale) ou d’électrodes de surface. L’idéal est de bénéficier d’un programme d’exercices personnalisés qui s’adaptent aux symptômes du patient2.
Cependant, il n’y a pas uniquement le renforcement musculaire qui peut être proposé. Des exercices permettant de travailler l’endurance, la vitesse de contraction et la coordination sont parfois nécessaires2.
À noter
Veillez à bien respecter également la durée de votre rééducation périnéale : il n’y a pas un nombre de séances type, chacune progressant à son rythme3.
En parallèle de la rééducation périnéale, il est possible que votre médecin vous conseille de modifier certains comportements, comme arrêter de fumer, changer certaines habitudes alimentaires, ou encore arrêter de pratiquer des sports à trop fort impact sur le périnée1.
Quand faut-il commencer la rééducation1 ?
• Après un accouchement par voie basse, et particulièrement en cas de bébé pesant plus de 3,5 kg à la naissance.
Bon à savoir
Un accouchement par césarienne ne signifie pas que l’on n’a pas besoin de rééducation périnéale, le périnée ayant tout de même subi le poids du bébé pendant 9 mois.
• Avant de penser à reprendre un sport après l’accouchement. Les muscles du plancher pelvien et les abdominaux, qui ont été étirés tout au long de la grossesse, doivent retrouver leur tonicité afin d’éviter tout risque d’incontinence chronique ou de prolapsus.
• Après une épisiotomie : c’est une incision chirurgicale réalisée sur le périnée durant l’accouchement afin d’élargir rapidement l’ouverture du vagin.
• En cas de problème gynécologique : certaines douleurs sexuelles, appelées également dyspareunies, résultent d’une contraction involontaire des muscles du périnée qui « ferme » ou rétrécie l’entrée du vagin. Parfois, cette contraction est telle qu’elle empêche toute pénétration. On parle alors de vaginisme.
• A la ménopause : les modifications hormonales peuvent entraîner un relâchement des muscles.
• En cas d’obésité ou de port de charges lourdes.
Les pessaires et la chirurgie2
Dans un contexte d’incontinence urinaire ou de descente d’organes, une intervention chirurgicale peut être proposée si les symptômes restent invalidants après une rééducation, ou si l’usage d’un pessaire n’est pas suffisant. L’objectif de la chirurgie réparatrice du périnée est d’améliorer la vie quotidienne en réduisant ou stoppant les symptômes.
Les pessaires
Traitement alternatif à la chirurgie, les pessaires sont des dispositifs médicaux qui s’insèrent dans le vagin et qui permettent de maintenir les organes du petit bassin à la bonne place. Il en existe de nombreuses formes et tailles différentes. Ils sont utilisés principalement en cas de prolapsus génital ; mais aussi de plus en plus utilisés pour l’incontinence urinaire d’effort. Ils sont peu invasifs et présentent peu d’effets secondaires.
La chirurgie en cas d’incontinence urinaire
Pour l’incontinence urinaire d’effort, c’est-à-dire quand les fuites d’urine surviennent lors d’une activité physique, la toux ou le rire, il peut être proposé la mise en place d’une bandelette synthétique sous l’urètre. Cette bandelette va venir soutenir l’urètre et donc favoriser sa clôture pour empêcher les fuites. Le plus souvent, ces fuites sont liées à une faiblesse du sphincter urinaire dont le rôle est de retenir l’urine dans la vessie.
La chirurgie lors d’une descente d’organes
La chirurgie de la descente d’organe vise à remettre et soutenir les organes à leur place initiale grâce à des bandelettes. La mise en place se fait par cœlioscopie. La cœlioscopie est une technique chirurgicale qui permet, par une petite ouverture de la paroi de l’abdomen, d’observer l’intérieur de la cavité abdominale (ou pelvienne) et d’intervenir sur les organes.
Il également possible de proposer une chirurgie par voie vaginale pour la mise en place d’une prothèse.
Comment préserver son périnée au quotidien3 ?
Luttez contre la constipation : hydratez-vous suffisamment, consommez des fibres quotidiennement (légumes, fruits, céréales complètes) et veillez à avoir une activité physique régulière.
Ne laissez pas une toux chronique s’installer : consultez votre médecin si une toux devient régulière, faites testez vos allergies respiratoires, évitez le tabac ainsi que ce qui peut entraîner du reflux (café en quantités excessives, aliments acides, alcool…)
Prévenez les prises de poids rapides et l’obésité par une alimentation équilibrée.
Si vous êtes sportive : évitez tout ce qui peut être générateur de pression comme les abdominaux type « crunchs ». Évitez absolument les activités sur trampoline et méfiez-vous des sports à impacts.
Au quotidien mais davantage encore pendant la grossesse : ne bloquez pas votre respiration quand vous faites des efforts ou soulevez des charges afin de limiter les pressions abdominales.
Après votre accouchement : ne vous pressez pas pour reprendre le sport, laissez-vous le temps, votre corps a subi de nombreux changements en peu de temps.
Le saviez-vous ?
Contrairement aux idées reçues, le « stop-pipi » qui consiste, quand on est en train d’uriner, à arrêter la miction avant d’avoir complètement vidé sa vessie est une mauvaise idée. Cette méthode est plus délétère que bénéfique.
L'essentiel à retenir
Qu’est-ce que le périnée ?3
Le périnée est un groupe de muscles en forme de losange qui s’étend du pubis au coccyx.
Véritable hamac musculaire, son rôle est de soutenir les organes de la cavité pelvienne (la vessie, certains organes génitaux, une partie du gros intestin et le rectum). Il permet de compenser les pressions subies par lesdits organes lors d’efforts provoqués pendant des activités quotidiennes, sportives (courses, sauts…) ou tout simplement de toux.
Son relâchement permet la miction – le fait d’uriner et de déféquer- et sa contraction la continence urinaire et anale. Il participe également à la qualité de la vie sexuelle.
Comment se présentent les muscles du périnée2 ?
Les muscles qui composent le plancher pelvien sont entrelacés et superposés. Il s’agit d’un « mille-feuille » musculaire complexe dont la dernière couche serait le périnée qui comprend l’extrémité inférieure des filières digestive (canal anal), génitale (vagin) et urinaire (urètre). Mais pour plus de simplicité, nous parlons de périnée pour définir l’ensemble de cette zone anatomique.
Quelles sont les fonctions du périnée2 ?
Le rôle du périnée est fondamental, voici ses principales missions :
- Soutenir les organes pelviens
- Assurer la continence urinaire et fécale
- Permettre la miction et la défécation en temps voulu
- Il a un rôle essentiel dans la fonction sexuelle
Lors d’un effort physique les muscles abdominaux vont se contracter. En se contractant ils vont augmenter la pression dans l’ensemble du caisson abdominal. Les muscles du périnée vont venir lutter contre cette force en se contractant et entraîneront avec eux une élévation des organes pelviens (vessie, utérus, rectum). Cette élévation sera accompagnée de la contraction des sphincters pour éviter des fuites lors de l’effort.
Que se passe-t-il quand le périnée est affaibli3 ?
L’affaiblissement du périnée peut entraîner :
- Des fuites urinaires notamment à l’effort lorsque l’on tousse, éternue, rie ou lors d’exercices sportifs.
- De la constipation ou une incontinence anale : l’incontinence anale et/ou fécale est l’émission involontaire de gaz et /ou de selles formées ou liquides et/ou de salissures.
- Un prolapsus : le prolapsus génital, couramment appelé « descente d’organes », est un déplacement anormal au travers de la paroi vaginale d’un ou des trois organes pelviens : vessie, utérus et rectum. Cela produira gêne et inconfort au quotidien.
- Des troubles sexuels : les troubles périnéaux entraînent une perte de sensation chez la femme et peuvent générer des défauts d’érection chez son partenaire.
- Des douleurs : les femmes peuvent ressentir une sensation désagréable de pression ou d’inconfort provenant de la vessie, de la région anale, ou des organes génitaux.
Après une grossesse, quand consulter4 ?
Après la sortie de la maternité, si on constate des fuites, il est important de consulter sans attendre la visite post-partum prévue un mois à un mois et demi après l’accouchement.
En l’absence d’urgence, la rééducation périnéale peut avoir lieu avant ou en même temps que la rééducation abdominale : c’est au moment du bilan réalisé par le professionnel de santé que cela se décidera.
La rééducation périnéale peut être réalisée chez une sage-femme (qui pourra la prescrire elle-même à l’issue du rendez-vous post-natal) ou chez un kinésithérapeute (pour qui votre médecin généraliste ou votre gynécologue auront établi une ordonnance).
A noter : la rééducation abdominale est faite par les kinésithérapeutes uniquement.
Qui consulter quand le périnée souffre4 ?
En cas de douleurs ou de fuites urinaires et fécales, on peut consulter un médecin généraliste, qui orientera selon les besoins vers un gynécologue, un urologue, un gastro-entérologue un kinésithérapeute ou une sage-femme : la prise en charge du périnée est multidisciplinaire.
Sources
1 - LIVI - Rééducation du périnée : comment procéder ? 18-02-2022 – Lien de la page – Consulté le 16-06-2025 | 2 - Perinéduc – Le périnée, c'est quoi ? – Lien de la page – Consulté le 16-06-2025 | 3 - Ordre des masseurs kinésithérapeutes - Santé, bien-être : prenez soin de votre périnée – 21-12-2021- Lien de la page – Consulté le 16-06-2025 | 4 - Le pharmacien – Qu’est-ce que le périnée ? – Lien de la page – Consulté le 06-06-2025.
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