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Zoom sur la thyroïde et ses troubles

Hypothyroïdie, hyperthyroïdie… Découvrez les troubles liés à un mauvais fonctionnement de la thyroïde.

Publié le : 05-06-2025

Le rôle de la glande thyroïde

La glande thyroïde est une petite glande en forme de papillon. Elle se situe à la base du cou et produit deux hormones : la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4). Deux zones du cerveau, à savoir l’hypothalamus et l’hypophyse, contrôlent la quantité d’hormones thyroïdiennes à produire et à sécréter dans le sang1

 

Les hormones thyroïdiennes sont très importantes, car :

  • elles régulent le métabolisme des cellules de notre corps ;

  • elles contrôlent l’énergie musculaire et la température du corps ;

  • elles modifient l’humeur ;

  • elles agissent sur le rythme cardiaque, la motricité du tube digestif etc. ;

  • elles ont un rôle dans l’utilisation et la transformation des glucides, des lipides et des protides issus de l’alimentation ;

  • chez l’enfant, elles participent à la croissance et au développement du corps2.

Le saviez-vous ?

L’iode est un élément indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes. Il s’agit d’un oligo-élément, comme le fer ou le magnésium. Une dose minimale d’iode est nécessaire pour un bon fonctionnement de la thyroïde. Présent en très faible quantité dans le corps, il doit être fourni par l’alimentation quotidienne (sel iodé de cuisine, poissons, fruits de mer, etc). Une alimentation équilibrée garantit un apport suffisant d’iode pour que la thyroïde fonctionne correctement. Une dose excessive peut entraîner un dysfonctionnement de cette glande2

Les troubles thyroïdiens : quelques explications1
Il existe différents types de troubles de la thyroïde, notamment :

  • l’hyperthyroïdie : une surproduction d’hormones thyroidiennes ;

  • l’hypothyroïdie : une sous-production d’hormones thyroidiennes ;

  • le goitre : il s’agit d’une augmentation de volume de la thyroïde, le plus souvent causée par un manque d’iode ;

  • la maladie de Basedow : une maladie auto-immune qui provoque une hyperthyroïdie ;

  • la maladie de Hashimoto : une maladie auto-immune qui entraîne une hypothyroïdie ;

  • les nodules thyroïdiens : bénins dans 90 % des cas ;

  • le cancer de la thyroïde : il s’agit là d’un type de cancer rare. 

Les deux troubles thyroïdiens les plus fréquents sont l’hypothyroïdie (glande thyroïde hypoactive) et l’hyperthyroïdie (glande thyroïde hyperactive).

L’hypothyroïdie (glande thyroïde hypoactive) 

L’hypothyroïdie est due à un dérèglement de la glande thyroïde qui entraîne une diminution de la production d’hormones thyroïdiennes. Elle se caractérise par un ralentissement de la majorité des fonctions de l’organisme. L’hypothyroïdie est souvent due à un dérèglement du système immunitaire qui attaque les cellules de la thyroïde et réduit ainsi la production d’hormones.

L’hypothyroïdie peut être la conséquence d’une maladie de la glande thyroïde elle-même (hypothyroïdie dite « périphérique ») ou d’une sécrétion insuffisante de TSH par l’hypophyse (hypothyroïdie dite « centrale »)3

Le saviez-vous ?

Les femmes, en particulier après 50 ans, sont 2 à 3 fois plus touchées que les hommes3

Les causes de l’hypothyroïdie4

La carence en iode est la première cause d’hypothyroïdie dans le monde. Dans les pays à niveau socio-économique élevé, où l’iode est suffisamment présent dans l’alimentation, les causes principales sont les maladies auto-immunes et les causes iatrogènes (dues à des médicaments ou à un acte médical).

  • Les hypothyroïdies auto-immunes : Elles sont dues à une hyperactivité du système immunitaire.

  • La thyroïdite de Hashimoto : C’est l’hypothyroïdie auto-immune la plus fréquente.

  • La thyroïdite atrophique : Elle est observée essentiellement chez la femme après la ménopause.

  • Après l’accouchement : la thyroïdite du post-partum.

  • Les hypothyroïdies iatrogènes (induites par un traitement). 

Les symptômes de l’hypothyroïdie1

  • La fatigue : Lorsque les hormones thyroïdiennes baissent, le fonctionnement du corps ralentit. Métabolisme, rythme cardiaque, circulation sanguine sont freinés et les niveaux d’énergie s’effondrent, ce qui peut donner un sentiment d’épuisement. 

  • La prise de poids : Quand la thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones, le métabolisme est ralenti : on ne brûle alors plus autant de calories et on a tendance à prendre du poids. La prise de poids peut également être due à une rétention d’eau car un faible taux d’hormones thyroïdiennes a un impact sur la fonction rénale en diminuant l’excrétion de sel et d’eau dans les urines. 

  • La dépression : Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle important au niveau des fonctions psychiques. Quand ces hormones ne sont pas suffisamment présentes, une dépression peut survenir. Les hormones thyroïdiennes aident à réguler l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, impliqué dans la régulation des émotions, des humeurs et des comportements. 

  • La constipation : Une thyroïde hypoactive engendre un ralentissement du transit intestinal avec comme conséquence une constipation. 

Parmi les autres symptômes d’hypothyroïdie fréquents, on peut citer : 

  • la sensibilité au froid  ;
     

  • un état léthargique  ;
     

  • un manque d’énergie ;
     

  • des douleurs musculaires et articulaires  ;
     

  • une rétention d’eau ;
     

  • la peau sèche ; 
     

  • des troubles capillaires (cheveux qui s’affinent ou cheveux cassants, perte de cheveux) ;
     

  • des irrégularités menstruelles chez la femme, comme des règles plus abondantes et plus fréquentes ;
     

  • une difficulté de concentration ;
     

  • un gonflement du visage ;
     

  • un rythme cardiaque ralenti et une faible tension artérielle. 

 

Le diagnostic de l’hypothyroïdie1

Votre médecin peut demander un test sanguin avec dosage de la TSH (hormone thyréostimulante). En cas d’hypothyroïdie, son taux sanguin sera augmenté. Le dosage de la TSH pourra être complété par celui des hormones thyroïdiennes T3 et T4 et par des dosages d’anticorps spécifiques. D’autres examens peuvent être pratiqués, comme une échographie ou une ponction à l’aiguille fine. 

 

Le traitement et la surveillance de l’hypothyroïdie5

Si l’on ne peut pas guérir l’hypothyroïdie, il est possible de compenser le déficit hormonal par un traitement médicamenteux substitutif.

Une surveillance clinique et biologique périodique est nécessaire (pour adapter la dose d’hormones prescrites) et déterminante dans le suivi du traitement. La fréquence des contrôles est décidée par les médecins, spécialiste ou médecin traitant. 

L’hyperthyroïdie (hyperactivité de la glande thyroïde) 

On parle d’hyperthyroïdie lorsque la glande thyroïde produit trop d’hormones. L’excès d’hormones thyroïdiennes engendre un dysfonctionnement des organes sensibles à ces hormones. L’ensemble des manifestations dues à ces dysfonctionnements sont regroupées sous le terme de la thyrotoxicose2

Le saviez-vous ?

L’hyperthyroïdie est 5 à 10 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

Les trois causes les plus fréquentes d’hyperthyroïdie2 

La maladie de Basedow, également appelée maladie de Graves :
C’est une maladie auto-immune caractérisée par la présence d’une thyrotoxicose, d’un goitre homogène et souple, d’une saillie anormale des yeux (appelée exophtalmie) et éventuellement d’un œdème à l’avant de la jambe. Elle peut être associée à d’autres maladies auto-immunes.
 

Le goitre multi-nodulaire toxique :
Il s’agit d’un goitre avec plusieurs nodules dits « toxiques » car sécrétant des hormones thyroïdiennes.
 

L’adénome toxique : 
La thyroïde présente un seul nodule dit « toxique » car il sécrète des hormones thyroïdiennes. Le goitre multinodulaire et l’adénome toxique sont les causes d’hyperthyroïdie les plus fréquentes chez le sujet âgé de plus de 60 ans. Et ils touchent les femmes dans 80 à 90 % des cas. 

 

Les symptômes de l’hyperthyroïdie6

L’accélération du rythme cardiaque : 
Le pouls est fréquemment supérieur à cent battements par minute au repos, la personne se plaint de palpitations, d’essoufflement ou de « battements » dans la poitrine.
 

Des troubles de la régulation de la température du corps : 
La personne transpire facilement, elle a les mains moites et parfois des bouffées de chaleur ; elle craint la chaleur et se plaint de soif excessive.
 

Les troubles du système nerveux : 
La personne souffre de tremblements, notamment au niveau des mains, de difficultés à trouver le sommeil, de nervosité, d’irritabilité et de sautes d’humeur, d’anxiété voire de dépression. Fréquemment, anxiété et nervosité sont les premiers signes notables de l’hyperthyroïdie.
 

Les troubles du système digestif : 
Le transit intestinal est accéléré et les selles sont plus fréquentes (mais les diarrhées sont rares).
 

Les troubles de l’état général : 
Fatigue permanente, faiblesse musculaire (en particulier des bras et des cuisses), perte de poids importante (jusqu’à plusieurs kilos par semaine malgré un appétit augmenté), fonte des muscles, règles moins fréquentes et moins abondantes, baisse du désir sexuel, peau fine et cheveux cassants ou qui tombent. 

 

Dans certaines formes de la maladie (maladie de Basedow), ces symptômes sont parfois associés à une augmentation de volume de la thyroïde (goitre à la base du cou), un gonflement de la peau des jambes au niveau des tibias, et des troubles oculaires : les yeux semblent anormalement écarquillés ou « sortir de la tête » (exophtalmie) et la personne se plaint d’avoir les yeux secs et qui piquent. 

Bon à savoir :

Il est assez fréquent que l’hyperthyroïdie ne produise pas de symptômes, particulièrement chez les personnes âgées de plus de 60 ans. 

Le diagnostic de l’hyperthyroïdie1

Votre médecin peut demander un test sanguin avec dosage de la TSH (hormone thyréostimulante). En cas d’hyperthyroïdie, son taux sanguin sera anormalement bas. Le dosage de la TSH pourra être complété par celui des hormones thyroïdiennes T3 et T4 et par des dosages d’anticorps spécifiques. En plus des tests sanguins, le médecin examinera la thyroïde en la palpant pour vérifier la présence éventuelle de nodules, de douleurs ou d’anomalie de la forme. D’autres tests, comme une ponction à l’aiguille fine et une échographie peuvent compléter le processus diagnostique. 

 

Le traitement de l’hyperthyroïdie1

L’hyperthyroïdie est habituellement prise en charge par un spécialiste en endocrinologie. La mise en place d’un traitement dépend de sa cause, mais dans la plupart des cas, un médicament est prescrit pour supprimer la production d’hormones thyroïdiennes et pour aider à soulager les symptômes1

L'essentiel à retenir

A quoi sert la glande thyroïde6 ?

La glande thyroïde est située à la base du cou, sous la peau. Elle est constituée de deux lobes, de part et d’autre du larynx. La thyroïde sécrète des hormones dont le rôle principal est de réguler le métabolisme du corps (la façon dont il utilise les éléments fournis par l’alimentation et la respiration). 
Ces hormones jouent un rôle important dans la croissance osseuse, le développement mental, la transformation des graisses et des sucres, et elles augmentent la consommation d’oxygène par les tissus. 

Qu’est-ce que l’hypothyroïdie3 ?

L’hypothyroïdie se caractérise par une diminution ou une absence de production des hormones thyroïdiennes. Elle peut être à l’origine de symptômes variés, notamment : une fatigue chronique, une sensibilité au froid augmentée, une prise de poids, un rythme cardiaque anormalement lent, une peau sèche, de la dépression ou des troubles de la mémoire. Son traitement consiste à prendre des hormones thyroïdiennes de remplacement tout au long de la vie. 

L’hypothyroïdie est-elle fréquente4 ? 

L’hypothyroïdie est 3 fois plus répandue chez les femmes que chez les hommes. Le nombre de nouveaux cas chaque année n’excède pas 4/1000 chez les femmes. Il est inférieur à 1/1000 chez les hommes. Sa fréquence est plus grande dans certaines familles et elle augmente avec l’âge, particulièrement après 65 ans. L’hypothyroïdie est le trouble le plus fréquent de la glande thyroïde. 

Qu’est-ce que l’hyperthyroïdie6 ?

L’hyperthyroïdie est un dérèglement de la glande thyroïde dans lequel celle-ci produit un excès d’hormones thyroïdiennes. Elle se traduit par une accélération de la majorité des fonctions de l’organisme : accélération du rythme cardiaque, amaigrissement, anxiété ou fatigue chronique. 
Chez les personnes âgées, elle est systématiquement recherchée lorsque la personne maigrit sans raison, se plaint d’insomnies, de palpitations ou de fatigue chronique. Elle touche les femmes 8 fois plus fréquemment que les hommes. 

Sources
1 - LIVI - Thyroïde : les symptômes à vérifier avec votre médecin - 06-07-2020 - Lien de la page – Consulté le 26-03-2025 | 2 - Ameli - Comprendre l’hyperthyroïdie 01-06-2023 - Lien de la page – Consulté le 26-03-2025 | 3 - VIDAL – Hypothyroïdie – 02-04-2021 – Lien de la page – Consulté le 26-03-2025 | 4 - AMELI - Comprendre l’hypothyroïdie - 26-02-2025 - Lien de la page – Consulté le 26-03-2025 | 5 - AMELI - Hypothyroïdie : un traitement à vie - 26-02-2025 - Lien de la page – Consulté le 26-03-2025 | 6 - VIDAL – Hyperthyroïdie – 22-05-2024 – Lien de la page – Consulté le 26-03-2025.

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