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Cancers : pourquoi participer aux dépistages organisés ?
Cancer du sein, colorectal, de l’utérus… Découvrez les 3 programmes de dépistage des cancers qui permettent de diagnostiquer plus tôt l’apparition d’anomalies et d’augmenter les chances de guérison1.
Cancers : l’intérêt des dépistages
Le dépistage est un ensemble d’examens ou de tests réalisés auprès de personnes qui sont, a priori, en bonne santé. Il permet de détecter certaines cellules précancéreuses et d’éventuelles tumeurs malignes avant qu’elles ne produisent les premiers symptômes1.
L’intérêt du diagnostic précoce est ainsi de mieux soigner, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements2.
Les deux moyens d’agir pour permettre un diagnostic précoce sont :
le dépistage, lorsqu’il existe, c’est-à-dire la réalisation d’examens de détection ou de surveillance alors qu’on se sent en bonne santé ;
la détection précoce, c’est-à-dire l’identification de signes d’alerte dès leur apparition2.
Le saviez-vous ?
La détection précoce d’un cancer repose sur l’identification de symptômes ou de signes d’alerte et permet de poser rapidement un diagnostic de cancer.
Soyez vigilant face à :
des douleurs nouvelles, inexpliquées et qui durent ;
une voix enrouée, un essoufflement ou une toux qui persiste en dehors d’une phase d’allergie ou d’un épisode d’infection ;
des brûlures d’estomac ou des difficultés à digérer qui ne passent pas, des selles anormales ;
tout saignement (digestif, urinaire, gynécologique, etc.) ou toute apparition d’une tuméfaction au niveau d’un organe ;
une fatigue durable ou une perte de poids, un peu de fièvre qui dure, etc.
Ces symptômes ne sont pas nécessairement liés à un cancer et peuvent être la conséquence d’autres problèmes de santé. Toutefois, il est important de les surveiller et de ne négliger aucun signe inhabituel1.
Dépistages organisés : 3 programmes en France
Il n’est pas encore possible de dépister tous les types de cancer1.
Trois programmes nationaux de dépistage organisé sont mis en œuvre depuis 2004 en France, pour le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du col de l’utérus2.
Le saviez-vous ?
On parle de :
dépistage « organisé » lorsque les pouvoirs publics invitent à intervalles réguliers une partie de la population à pratiquer régulièrement un examen bien précis ;
dépistage « individuel » lorsque cette démarche est envisagée dans le cadre de la relation entre un patient et son médecin.
Pour les personnes présentant des facteurs de risque particuliers (antécédents personnels ou familiaux, par exemple), une surveillance spécifique est proposée1.
Le dépistage du cancer du sein
Une femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie. C’est entre 50 et 74 ans que le risque est le plus élevé. Mais quand il est détecté tôt, le cancer du sein guérit dans 9 cas sur 103.
Les bénéfices du dépistage organisé3
Le dépistage organisé du cancer du sein a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein. Se faire dépister n’empêche pas d’avoir un cancer du sein mais assure de le détecter plus tôt, avant l’apparition de symptômes. Cette détection précoce permet de soigner plus facilement le cancer et d’augmenter ses chances de guérison, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
L’organisation du dépistage
Les femmes de 50 à 74 ans reçoivent une invitation tous les 2 ans pour bénéficier d’un examen des seins suivi d’une mammographie de dépistage. Ce dépistage peut être réalisé chez le radiologue agréé de leur choix, en ville ou à l’hôpital. Lorsque la mammographie est anormale, un bilan de diagnostic immédiat est réalisé. Le dépistage du cancer du sein est gratuit et sans avance de frais2.
A noter
Les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein bénéficient d’un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle, en lien avec leur médecin3.
Les précautions entre 2 dépistages3
Même entre 2 mammographies de dépistage, il est important de surveiller ses seins.
Durant les 2 années qui s’écoulent entre 2 mammographies de dépistage, certains cancers peuvent apparaître.
Consultez au moins une fois par an votre médecin traitant, votre sage-femme ou votre gynécologue pour un examen clinique de vos seins.
Durant cet intervalle, il est important de rester attentive aux éventuels changements au niveau de vos seins. N’hésitez pas à consulter si vous constatez :
une boule ou une grosseur dans un sein ou une aisselle ;
une rougeur ou un aspect irrégulier « peau d’orange » de la peau de vos seins ;
une rétraction au niveau du mamelon ;
ou un écoulement anormal.
Le dépistage du cancer colorectal
Le cancer colorectal évolue souvent, dans un premier temps, sans symptôme ni signe perceptible. De ce fait, il est parfois diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds. Se faire dépister régulièrement permet d’identifier ce cancer à un stade précoce de son développement, ou de détecter des lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent vers un cancer2.
S’il est détecté tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 101.
Le dépistage du cancer colorectal s’adresse à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans et qui ne présentent ni symptômes, ni facteur de risque particulier. Il repose sur un test immunologique qui vise à déceler la présence de sang humain dans les selles. Il peut être réalisé à domicile, et doit être fait tous les deux ans1.
A noter
Pour les personnes présentant des facteurs de risque particuliers (maladie du côlon ou du rectum, personnelle ou dans la famille), une surveillance spécifique est proposée1.
Le test immunologique
Le test immunologique consiste à rechercher du sang sur des fragments de selles. Ce test, simple et rapide, est à faire chez vous. Il permet de prélever de manière très hygiénique un échantillon de vos selles grâce à une tige à replacer dans un tube hermétique. Si le résultat à ce test est positif (environ 4,5 % des cas), cela ne signifie pas obligatoirement qu’il s’agit d’un cancer. Une coloscopie est alors nécessaire pour détecter d’éventuelles lésions du côlon ou du rectum et les traiter le cas échéant2.
L’accès au kit de dépistage du cancer du côlon et du rectum4
Pour vous faciliter l’accès à la remise du kit, il existe aujourd’hui plusieurs modalités :
par l’intermédiaire de son médecin
par commande en ligne (si éligible)
en pharmacie d’officine
La remise ou la commande du kit de dépistage du cancer colorectal est gratuite.
Les étapes du dépistage du cancer colorectal4
Vous réalisez votre test chez vous. Une fois votre test réalisé, vous l’envoyez à l’aide de l’enveloppe T pré-identifée au laboratoire chargé de l’analyser et recevez vos résultats dans les jours qui suivent. L’analyse du test est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Si le test est positif (4 % des cas), cela signifie que du sang est présent dans vos selles, mais cela ne signifie pas automatiquement que vous avez un cancer.
C’est pourquoi le médecin vous adresse à un gastro-entérologue pour la réalisation d’une coloscopie recherchant l’origine de ce saignement :
un polype est en cause dans environ 30 % des cas ;
une lésion cancéreuse est à l’origine du saignement dans environ 8 % des cas ;
dans plus de la moitié des cas, la coloscopie ne trouve aucune anomalie.
Si le test est négatif (96 % des cas), cela signifie qu’aucun saignement n’a été détecté. Dans ce cas, le test vous sera proposé tous les 2 ans mais si vous présentez des signes anormaux entre 2 tests (saignement, amaigrissement…), une consultation médicale est recommandée.
A noter
Les personnes ayant un risque important de développer un cancer du côlon ou du rectum en raison d’antécédents personnels ou familiaux de polypes du côlon, de cancer colorectal ou de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) bénéficient d’un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle, en lien avec leur médecin4.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus
Chaque année en France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont détectés et environ 1 100 femmes décèdent des suites de cette maladie.
Le dépistage permet, d’une part d’identifier et de traiter des lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent vers un cancer et, d’autre part, de détecter des cancers à un stade précoce dont le pronostic est bien meilleur qu’à un stade avancé2.
On considère que 90 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage1.
Quelle que soit la situation de la femme (enceinte, ménopausée ou vaccinée contre les papillomavirus humains), le test de dépistage par frottis du col de l’utérus est recommandé à intervalles réguliers :
chez les femmes de 25 à 30 ans : 2 premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle, puis, si les résultats sont normaux, un frottis à 3 ans ;
chez les femmes âgées de 30 à 65 ans : 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal, puis tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif1.
La vaccination contre les infections liées aux HPV est un moyen complémentaire au dépistage pour éradiquer le cancer du col de l’utérus1.
Le frottis du col de l’utérus5
Le frottis du col de l’utérus est un examen simple et indolore qui ne prend que quelques minutes. Il permet l’analyse des cellules du col de l’utérus (cytologie) et/ou la réalisation d’un test HPV-HR (détection de la présence du virus HPV).
Dans le cadre du programme national de dépistage, l’analyse de l’examen cytologique et du test HPV réalisés lors du frottis de dépistage est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
L’organisation du dépistage2
Ce dépistage peut être réalisé :
par un médecin (gynécologue ou généraliste),
par une sage-femme,
dans les centres d’examens de santé de l’Assurance Maladie, les centres mutualistes, les centres de planification et d’éducation familiale ou un hôpital,
dans un laboratoire ou un cabinet médical d’anatomocytopathologie.
La vaccination anti-Papillomavirus Humain (HPV)2
La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine des cancers. En complément du dépistage, la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les jeunes filles et garçons, âgés de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans révolus.
Il est également recommandé dans certaines pathologies chroniques et/ou immunodépression ainsi que pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans.
Important
La vaccination n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. C’est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l’utérus à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d’agir sont complémentaires2.
L'essentiel à retenir
Cancers : pourquoi se faire dépister1 ?
L’objectif du dépistage est de pouvoir diagnostiquer un cancer à un stade précoce, même s’il ne produit pas encore de symptômes. Une prise en charge, très tôt, favorise les chances de guérison et limite les séquelles liées à la maladie et à certains traitements. Ainsi, pour le dépistage du cancer du sein, la mammographie permet de découvrir des anomalies qui ne sont encore ni visibles, ni palpables. Dans certains cas, le dépistage permet de détecter une lésion dite « précancéreuse » et d’agir préventivement pour éviter son évolution vers un cancer. On peut ainsi détecter des lésions précancéreuses pour le cancer du col de l’utérus et le cancer colorectal.
À qui s’adresse le dépistage du cancer du sein3 ?
Le dépistage du cancer du sein a pour objectif de diminuer le nombre de décès causés par cette maladie en la détectant le plus tôt possible, ce qui permet de la prendre en charge plus tôt et d’avoir un meilleur pronostic avec des traitements moins lourds. Le dépistage organisé du cancer du sein concerne les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes et n’ayant pas de facteurs de risque particuliers de cancer du sein, autre que leur âge.
En quoi consiste le dépistage organisé du cancer du sein6 ?
Le dépistage organisé du cancer du sein existe depuis 2004. Il consiste en la réalisation d’un examen clinique (vérifiant l’absence de symptômes) et d’une mammographie (avec un cliché de face et de profil de chaque sein) par un radiologue agréé. En cas d’anomalie une échographie complémentaire peut être demandée.
Dès 50 ans, les femmes sont invitées tous les deux ans à réaliser un dépistage du cancer du sein. L’objectif est de pouvoir repérer une éventuelle maladie avant tout symptôme.
Pourquoi est-il important de faire régulièrement le dépistage du cancer du col de l’utérus5 ?
Les cancers du col de l’utérus sont principalement dus à une infection persistante par des virus appelés papillomavirus humains (HPV) et transmis par voie sexuelle.
L’infection par un virus HPV est très courante et guérit le plus souvent spontanément. Mais dans 10 % des cas, le virus persiste au niveau de la muqueuse du col utérin et, s’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque », il peut alors provoquer des modifications de l’épithélium du col de l’utérus susceptibles d’évoluer vers un cancer.
Le dépistage permet de détecter la présence du virus ou d’anomalies des cellules du col de l’utérus et donc de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer ou de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et ainsi d’améliorer les chances de guérison.
Peut-on dépister les cancers de la peau1 ?
Les cancers de la peau (carcinomes et mélanomes) ne peuvent pas être « dépistés » au sens strict puisqu’il n’est pas possible les identifier avant l’apparition de symptômes. Un examen régulier de l’ensemble de la peau, réalisé par un dermatologue, permet toutefois de les détecter au plus tôt.
Pourquoi participer au dépistage du cancer du côlon et du rectum (cancer colorectal)4 ?
Près de 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans, chez les hommes comme chez les femmes. Ce cancer évolue le plus souvent sans symptômes ni signes perceptibles dans un premier temps. Or, quand il est diagnostiqué à ce stade, il se soigne dans 9 cas sur 10. C’est pourquoi, dès vos 50 ans et jusqu’à 74 ans, vous pouvez bénéficier d’un test de dépistage par la recherche de sang dans les selles dans le cadre du programme de dépistage organisé.
En quoi consiste le dépistage du cancer colorectal7 ?
Le dépistage du cancer colorectal est basé sur la découverte de traces de sang dans les selles qui ne sont pas visibles à l’œil nu. En effet, les polypes et les cancers colorectaux peuvent très souvent saigner sur un mode discret et non visible avant de présenter des symptômes spécifiques.
Le dépistage du cancer colorectal consiste à recueillir une petite quantité de selles qui va être analysée afin de détecter d’infimes traces de sang.
En cas de test positif, il sera alors nécessaire de réaliser une coloscopie pour identifier la cause de ce saignement. Si des polypes sont détectés au cours de l’examen, ils pourront directement être retirés. La coloscopie permet également de visualiser la présence d’une tumeur et de faire un prélèvement par biopsie.
Sources
1 - AMELI.fr - Dépistage et détection précoce des cancers - 21-06- 2025 – Lien de la page – Consulté le 01-08-2025 | 2 - ARS - Dépistages organisés des cancers- 16-05-2025 – Lien de la page - Consulté le 04-08-2025 | 3 - AMELI.fr - Dépistage organisé du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 74 ans - 03-07-2025 – Lien de la page - Consulté le 04-08-2025 | 4 - AMELI.fr - Dépistage organisé du cancer colorectal : un test simple et indolore – 27-06- 2025 – Lien de la page - Consulté le 01-08-2025 | 5 - AMELI.fr - Dépistage organisé du cancer du col de l’utérus -27-06-2025 – Lien de la page - Consulté le 01-08-2025 | 6 - LIGUE CONTRE LE CANCER – Dépistage du cancer du sein – Lien de la page - Consulté le 04-08-2025 | 7 - LIGUE CONTRE LE CANCER - Dépistage du cancer colorectal – Lien de la page - Consulté le 04-08-2025.
PO-03354-08/25