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Comprendre la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson se caractérise par la disparition progressive de certains neurones dans le cerveau1. Le point sur la maladie, ses symptômes, son évolution et sa prise en charge.
Maladie de Parkinson : de quoi s’agit-il ?
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui se caractérise par la disparition très progressive de cellules du cerveau indispensables au bon fonctionnement du corps humain. Ces cellules sont connues sous le nom scientifique de neurones dopaminergiques. Ce sont elles qui permettent la fabrication de la dopamine, une molécule chimique responsable du contrôle de nos mouvements. Sans cette molécule, nos gestes simples du quotidien, comme manger ou écrire, deviennent de plus en plus compliqués2.
IDÉE REÇUE : la maladie de parkinson ne touche que les personnes agées
Faux : La maladie de Parkinson n’est pas une maladie de personnes âgées puisque presque un malade sur deux est diagnostiqué à 58 ans en moyenne, c’est-à-dire encore en âge d’exercer une activité. 17 % des malades ont moins de 50 ans1.
Les facteurs de risques
Il existe trois grands facteurs de risques connus aujourd’hui pour la maladie de Parkinson. Ces facteurs sont : le vieillissement, les facteurs environnementaux et les facteurs génétiques2.
Le vieillissement
L’âge est le principal facteur de risque de la maladie de Parkinson. Les scientifiques pensent qu’avec le vieillissement, certains mécanismes cellulaires fonctionnent moins. Ce qui déclenche des événements défavorables en chaîne qui endommagent les cellules. Dans le cerveau, les neurones dopaminergiques sont des cellules qui ont besoin de beaucoup d’énergie pour fonctionner et qui sont particulièrement sensibles à tout changement ou déséquilibre. Le vieillissement peut donc favoriser la perte de ces cellules et induire le développement de la maladie de Parkinson2.
Les facteurs environnementaux
Une exposition importante et prolongée (de plusieurs années) à des produits chimiques ou à certains solvants est un facteur aggravant pouvant déclencher une maladie de Parkinson. Toutefois, cette exposition ne peut constituer en elle-même la seule cause de la pathologie. En effet, elle se combine à des susceptibilités individuelles qui vont agir en synergie, et éventuellement engendrer une maladie de Parkinson. Aujourd’hui les chercheurs se penchent aussi sur l’impact de la pollution atmosphérique comme facteur de risque aggravant pour la maladie de Parkinson2.
Le saviez-vous ?
Une augmentation du risque de développer une maladie de Parkinson a été observée chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides. Les agriculteurs qui ont été exposés à certains produits phytosanitaires (herbicides, pesticides) durant leur vie professionnelle peuvent dans certains cas voir leur maladie de Parkinson reconnue comme maladie professionnelle1.
Les facteurs génétiques
Longtemps ignorés, on sait depuis les années 1990 que la maladie de Parkinson peut, dans 10 à 15 % des cas, avoir une origine génétique. Toutefois, être porteur d’une modification (mutation) génétique Parkinson n’entraîne pas systématiquement le développement de la maladie2.
D’autres facteurs aggravants dans la maladie de Parkinson2
• Les traumatismes crâniens sont différents types de blessures ou de chocs à la tête. Ils peuvent être modérés ou sévères, comme les commotions cérébrales, augmentent le risque de développer une maladie de Parkinson.
• La prise de certains médicaments, notamment certains antipsychotiques, peut ainsi provoquer l’apparition de symptômes de la maladie de Parkinson.
Des symptômes moteurs et non moteurs
L’évolution de la maladie est relativement lente, ce qui fait qu’elle peut rester invisible pendant des années. Mais lorsque les symptômes surviennent, cela signifie que 60 à 80 % des neurones dopaminergiques ont déjà disparu2.
La maladie de Parkinson débute 5 à 10 ans avant l’apparition des premiers signes cliniques1.
Les symptômes moteurs
Les symptômes de la maladie de Parkinson sont caractéristiques, même s’ils peuvent être variables d’un patient à l’autre :
une difficulté à initier un mouvement (akinésie) ;
un ralentissement des gestes ;
une écriture de plus en plus petite et difficile ;
une rigidité des membres, bras ou jambe (hypertonie) ;
des tremblements caractéristiques qui apparaissent au repos, lorsque les muscles sont relâchés, de façon plutôt asymétrique1.
Lorsque les symptômes apparaissent, ils sont fluctuants et ne touchent d’abord qu’un côté (droit ou gauche). Ce n’est que dans un deuxième temps qu’ils deviennent bilatéraux, mais ils restent toujours asymétriques (plus prononcés d’un côté que de l’autre) 3.
Bon à savoir
L’hypertonie (rigidité des membres1) peut toucher tous les muscles du corps. Cependant, elle prédomine le long de la colonne vertébrale, ce qui génère une posture penchée vers l’avant3..
Parkinson : zoom sur le freezing
Le freezing est un blocage moteur survenant fréquemment chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson lors de la marche, de l’enjambement d’un obstacle ou même lors de simples gestes du quotidien. La personne est soudainement dans l’incapacité d’initier ou de poursuivre un mouvement : elle ressent une sensation de blocage ou de collage des pieds au sol3.
Les symptômes non moteurs1
À côté de ces troubles moteurs, la maladie de Parkinson se manifeste par divers autres symptômes non moteurs souvent invalidants : grande fatigue, crampes, fourmillements, constipation, mictions urgentes, chute de tension à l’occasion d’une levée trop brusque (hypotension orthostatique), sueurs et salivations abondantes, problèmes de concentration, anxiété, déprime, irritabilité, troubles du sommeil, perte de l’odorat, baisse de la voix, problèmes de déglutition et d’élocution.
Les douleurs constituent également un des symptômes non moteurs et sont souvent présentes dès le début de la maladie.
La maladie peut être à l’origine d’une souffrance psychique.
Le diagnostic de la maladie de Parkinson
Le diagnostic de la maladie de Parkinson est avant tout clinique, c’est-à-dire réalisé en questionnant et examinant le patient. Il est effectué par un neurologue. Il arrive parfois que les symptômes ne soient pas tout à fait caractéristiques ou très discrets. L’imagerie médicale, IRM ou plus rarement la scintigraphie cérébrale (DAT scan), peut alors être utile pour écarter d’autres maladies1.
Pour confirmer le diagnostic de la maladie de Parkinson, le neurologue peut aussi prescrire un médicament qui permet d’augmenter les niveaux de dopamine dans le cerveau. Le plus souvent, avec la prise orale de cette molécule, une personne atteinte de la maladie de Parkinson constatera une amélioration de la vitesse de ses mouvements, de la raideur ou une réduction des tremblements. Plusieurs semaines et une augmentation progressive de la dose peuvent être nécessaires pour ressentir ces améliorations2.
Le parcours de soins et de santé
La prise en charge de la maladie de Parkinson est complexe, c’est pourquoi le patient bénéficie de différentes approches (médicamenteuses et non médicamenteuses) et rencontre divers professionnels de santé1.
Une prise en charge pluriprofessionnelle
Compte tenu de l’évolution de la maladie de Parkinson, la prise en charge de cette maladie requiert l’intervention de nombreux professionnels (médecins traitants, neurologues, psychiatres, psychologues, médecins rééducateurs, infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes…) qui peuvent intervenir dans le cadre d’un dispositif d’appui à la coordination (DAC). Il s’agit d’un regroupement de divers professionnels de santé et d’autres professionnels (travailleurs sociaux, personnel administratif, etc.) qui a pour objectif de favoriser l’accès aux soins, la coordination et la continuité de la prise en charge des personnes malades1.
Les traitements4
Il n’existe actuellement aucun remède pour la maladie de Parkinson, mais plusieurs traitements peuvent aider à gérer les symptômes. Ceux-ci incluent des médicaments pour augmenter ou remplacer la dopamine, ou encore pour inhiber les enzymes qui sont responsables de sa dégradation. Toutefois, ces traitements sont uniquement symptomatiques et n’empêchent pas la progression de la maladie : ils devront donc être adaptés au fil du temps pour continuer à être efficaces. Par ailleurs, ils n’améliorent pas les symptômes non moteurs qui en général résultent d’autres dysfonctionnements.
Plusieurs années après l’apparition des symptômes, l’efficacité des traitements se met à fluctuer et de nombreux effets secondaires apparaissent. Deux autres soins peuvent alors être envisagés : une pompe pour administrer en continu de la dopamine, ou une stimulation cérébrale profonde grâce à des électrodes.
Certains traitements non-médicamenteux peuvent également améliorer le quotidien des patients. La kinésithérapie peut aider à l’entretien de la marche et de l’équilibre, tandis que l’orthophonie peut corriger certains troubles de la déglutition, de l’expression orale ou encore de l’écriture…
L’évolution4
La maladie évolue par plusieurs stades qui traduisent sa sévérité. Elle progresse d’un premier palier où les signes cliniques ne gênent pas la vie quotidienne (stade I) jusqu’à un dernier palier où l’autonomie est perdue et la marche, impossible (stade V).
Maladie de Parkinson : se faire aider et être soutenu5
Au quotidien, il est important de vous informer et de vous faire aider psychologiquement à tous les stades de la maladie de Parkinson, mais tout particulièrement au début. L’aide psychologique pour votre entourage est également importante. Demandez conseil à votre médecin traitant.
N’hésitez pas à vous tourner vers les associations de patients. Elles sont à votre écoute, peuvent vous aider dans vos démarches administratives, vous informer sur les services médico-sociaux et sur vos droits. Elles permettent également d’échanger avec d’autres personnes touchées par la maladie de Parkinson.
Vous pouvez vous informer et vous faire conseiller pour toutes les démarches administratives auprès :
des assistants sociaux ;
de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Elle a pour mission d’informer et d’accompagner les malades avant 60 ans.
de centre communal d’action sociale (CCAS) ou au Conseil général de votre lieu d’habitation.
Qu’est-ce que la maladie de Parkinson1 ?
La maladie de Parkinson est une affection chronique neurodégénérative : c’est-à-dire qu’elle se caractérise par la disparition progressive de certains neurones dans le cerveau. La conséquence principale de cette disparition neuronale est la diminution de la production de dopamine (une molécule qui permet aux neurones de communiquer entre eux), dans une région essentielle au contrôle des mouvements. De ce fait, la maladie de Parkinson est avant tout une maladie qui touche les fonctions motrices.
Quels sont les facteurs de risque de la maladie de Parkinson4 ?
Plusieurs facteurs de risque existent pour la maladie de Parkinson. L’âge en est le principal, un pic épidémiologique se situant autour de 70 ans. La génétique en est un autre, mais est rarement une cause unique. Enfin, le rôle de l’exposition aux pesticides dans le développement de la maladie a été mis en évidence.
Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson4 ?
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose sur différents symptômes :
• des tremblements intermittents au repos : ils affectent surtout les membres supérieurs et touchent environ 70 % des patients ;
• l’akinésie : cette lenteur dans l’exécution et la coordination des mouvements affecte surtout la marche ;
• l’hypertonie : cette forte rigidité musculaire est souvent responsable d’une position penchée vers l’avant.
D’autres symptômes résultent de l’impact de la maladie sur le reste du cerveau : douleurs, dépression, mais aussi troubles intestinaux, du sommeil, de l’odorat, de l’équilibre…
Qu’est-ce qu’on appelle « tremblement de repos » 3 ?
Le tremblement apparaît lorsque la personne a les muscles complètement relâchés, au repos, et il disparaît lors du mouvement. Il est lent et affecte surtout les bras ou les mains réalisant des mouvements de la main comparables à l’émiettement du pain ou au comptage de la monnaie. Il peut également affecter les lèvres et le menton ou les pieds (mouvements de pédalage). Il est en général asymétrique et il est aggravé par les émotions et le calcul mental.
Ce tremblement peut rester longtemps intermittent (il apparaît ou disparaît selon les moments). Il n’est pas systématique : 30 % des personnes ayant une maladie de Parkinson ne présentent pas ce symptôme
Maladie de parkinson : qu’est-ce que l’akinésie3 ?
Il s’agit d’une lenteur dans l’initialisation et la coordination des mouvements. Elle interfère avec toutes les activités de la vie courante :
• la marche est ralentie, elle s’effectue à petits pas, les bras ne se balancent plus naturellement ;
• la personne éprouve des difficultés à se lever d’une chaise ou à se retourner dans son lit ;
• les paupières clignent moins souvent. Le visage est figé, pauvre en mimiques. La voix est monocorde et affaiblie ;
• la personne a des difficultés dans les mouvements fins comme le boutonnage des vêtements, l’ouverture d’un bocal, le découpage des aliments, le rasage. L’écriture est plus lente, les caractères sont plus serrés et petits..
Parkinson : comment diagnostiquer la maladie4 ?
Le diagnostic de la maladie de Parkinson repose principalement sur l’historique médical et l’examen neurologique du patient. L’imagerie médicale (IRM, scintigraphie cérébrale) peut parfois compléter le diagnostic en écartant d’autres pathologies.
Parkinson : comment se passe le suivi médical5 ?
Le suivi médical de la maladie de Parkinson associe plusieurs professionnels de santé : le médecin traitant, le neurologue, le gériatre, le kinésithérapeute, l’orthophoniste et l’ergothérapeute.
Ce suivi a pour but :
• de surveiller l’efficacité et la tolérance du traitement ;
• de prévenir et diagnostiquer une aggravation ou une éventuelle complication ;
• d’adapter le type de traitement, les doses et les modalités de prise des médicaments.
Les traitements doivent être respectés au mieux et adaptés en fonction de l’évolution de la maladie. Un soutien psychologique et une information claire sont très utiles au patient et à son entourage.
Sources
1 - Sante.gouv.fr - La maladie de Parkinson – 23-04-25 – Lien de la page – Consulté le 30-09-2025 | 2 - France Parkinson – Comprendre la maladie - Lien de la page - Consulté le 30-09-2025 | 3 - AMELI.FR - Symptômes, diagnostic et évolution de la maladie de Parkinson – 28-08-2025 – Lien de la page - Consulté le 30-09-2025 | 4 - Institut Pasteur - Parkinson - 08-2024 - Lien de la page – Consulté le 30-09-2025 | 5 - AMELI.FR - Suivi médical et vie au quotidien avec une maladie de Parkinson – 14-08-2025 – Lien de la page - Consulté le 30-09-2025
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