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Le point sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). Zoom sur ces deux maladies caractérisées par une inflammation de la paroi du tube digestif1

Publié le : 07-05-2025

Qu'est-ce que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ?

Les deux principales maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, aussi appelée colite ulcéreuse. Ces maladies se caractérisent par des lésions provoquant une inflammation chronique de la paroi digestive2

 

  • Dans la maladie de Crohn, n’importe quel segment du tube digestif, de la bouche à l’anus, peut être touché. Les lésions sont profondes, mais le plus souvent cantonnées à la partie terminale de l’intestin grêle et du côlon, le gros intestin.

  • En ce qui concerne la rectocolite hémorragique, les lésions sont plus superficielles et l’atteinte porte essentiellement sur le rectum et le côlon2

Ces maladies sont dites chroniques car ce sont des maladies dont on ne guérit pas1

 

La MICI touche des personnes de tout âge, mais apparaît en général avant l’âge de 30 ans, le plus souvent entre 14 et 24 ans3

 

Une alternance de périodes de poussées et de rémission

Les MICI provoquent des phases d’inflammation d’intensité variable, appelées « poussées », alternées avec des périodes de pause, dites « rémissions »2

Une poussée est définie par la présence de signes d’une inflammation (bilan sanguin ou autres examens) et/ou de l’apparition de symptômes digestifs. Il est aussi possible de présenter d’autres symptômes comme des douleurs articulaires, des manifestations cutanées etc1.

La rémission est caractérisée par une absence d’inflammation et une cicatrisation de la muqueuse intestinale. Les périodes de rémission peuvent s’étaler sur plusieurs années si la maladie est contrôlée correctement par les traitements1

Les symptômes de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin3

Les symptômes de la MICI sont variables en fonction de la région intestinale touchée et selon que la personne présente une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique. 

 

  • Les personnes atteintes de la maladie de Crohn présentent généralement une diarrhée et des douleurs abdominales chroniques.

  • Les personnes atteintes de rectocolite hémorragique présentent en général des épisodes intermittents de douleurs abdominales et de diarrhées sanglantes. 

Dans les deux maladies, les personnes atteintes de diarrhée de longue durée peuvent perdre du poids et se trouver en situation de malnutrition.

Parfois, la MICI peut toucher d’autres parties du corps, comme les articulations, les yeux, la bouche, le foie, la vésicule biliaire et la peau.

Bon à savoir

La maladie inflammatoire chronique de l’intestin augmente le risque de cancer dans les régions affectées de l’intestin.3

MICI : les facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque de MICI sont suspectés, notamment des facteurs génétiques et environnementaux.1

01

Les facteurs de risque génétiques

Plus de 170 gènes de susceptibilité sont associés aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Ces gènes favoriseraient l’apparition de la maladie de Crohn, de la rectocolite hémorragique, ou des deux pathologies. Celles-ci ne sont pas pour autant des maladies héréditaires.

02

Le tabagisme1

Le tabagisme est un facteur de risque avéré de la maladie de Crohn. Paradoxalement, il protège de la rectocolite hémorragique.

03

Les autres facteurs environnementaux et médicaux

La part des facteurs environnementaux reste pour le moment encore un peu floue.

  • L’alimentation pourrait être impliquée dans le développement des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, notamment par le biais d’une perturbation du microbiote intestinal, augmentant l’inflammation. Ce lien entre dysbiose intestinale et MICI pourrait avoir des origines infectieuses ou médicamenteuses liées à la surconsommation d’antibiotiques.

  • La pollution aux métaux lourds et aux nanoparticules est aussi suspectée de jouer un rôle dans le développement des MICI, mais cela n’a pas été clairement démontré.

Traitements et prise en charge des MICI

Le but des traitements n’est pas de guérir les malades mais de contrôler la maladie. Certains traitements sont utilisés lors des poussées pour supprimer l’inflammation et cicatriser les lésions. Puis, d’autres traitements sont utilisés pour prévenir l’apparition d’autres lésions et allonger la période de rémission, ce sont les traitements de fond. Différentes classes de traitements existent et l’arsenal thérapeutique continue de s’agrandir1

 

En parallèle des traitements visant l’inflammation associée aux MICI, des anti-diarrhéiques et des compléments alimentaires peuvent être prescrits aux patients pour traiter les symptômes tels que les diarrhées ou les carences en vitamines2

 

En cas de complication, ou lorsque la maladie ne répond plus aux traitements, une intervention chirurgicale devient parfois nécessaire pour supprimer la partie de l’intestin atteinte, en particulier le côlon ou le rectum2

Bon à savoir

La plupart des personnes et leurs familles s’intéressent à l’alimentation et à la gestion du stress. Même si certaines personnes affirment que des régimes alimentaires spécifiques ont contribué à améliorer leur MICI, notamment les régimes stricts à faible teneur en glucides, ces affirmations n’ont pas été confirmées dans le cadre d’études cliniques. 
Il arrive que les médecins recommandent des techniques de relaxation pour aider les personnes à gérer le stress lié au fait d’avoir une maladie chronique.3

Préservation de la santé

La MICI augmente le risque de développer certaines infections et certains troubles à cause de la maladie sous-jacente, d’une mauvaise nutrition ou de l’utilisation de médicaments immunomodulateurs. Les vaccinations, les tests diagnostiques et les dépistages peuvent contribuer à minimiser ce risque3

L'essentiel à retenir

Qu’est-ce qu’on appelle les MICI2 ?

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), dont les principales sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, affectent plus de 300 000 personnes en France. Ces pathologies provoquent habituellement des inflammations digestives, alternant poussées et rémissions, avec des symptômes variés tels que des douleurs abdominales, des diarrhées et des complications extra-digestives2

Quelles sont les parties du corps touchées dans la maladie de Crohn et dans la rectocolite hémorragique1 ?

Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut être localisée à tous les niveaux du système digestif, de la bouche à l’anus, même si c’est au niveau de l’intestin qu’on la retrouve le plus souvent. 
Alors que dans la rectocolite hémorragique, elle est localisée au niveau du rectum et du côlon. 

Quels sont les symptômes des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin2 ?

  • Les symptômes de la maladie de Crohn

Les symptômes de la maladie de Crohn diffèrent selon la localisation des lésions. Ainsi, des douleurs abdominales, des diarrhées avec ou sans émission de sang et des atteintes de la région anale, par exemple des fissures et des abcès, peuvent se manifester. 
Une altération de l’état général accompagne souvent les poussées, avec des fatigues, un manque d’appétit, un amaigrissement ou de la fièvre. Les lésions inflammatoires associées à la maladie peuvent aussi conduire à un rétrécissement de l’intestin (sténose digestive) à l’origine d’occlusions. Des perforations de l’intestin peuvent survenir dans de rares cas. Il peut également y avoir des symptômes extradigestifs, notamment articulaires (arthrites), cutanés (psoriasis) ou oculaires (uvéites).
 

  • Les symptômes de la rectocolite hémorragique 

Les lésions associées à la rectocolite hémorragique provoquent, comme le nom de la maladie l’indique, des hémorragies, qui se traduisent par la présence de sang dans les selles, mais aussi des douleurs abdominales et rectales. À l’instar de la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse peut faire l’objet de manifestations non digestives au niveau des articulations, de la peau ou des yeux.

Quels sont les traitements des MICI2 ?

  • Les traitements visant l'inflammation
    Les poussées inflammatoires sont traitées de manière
    similaire à d’autres maladies inflammatoires chroniques avec des molécules anti-inflammatoires plus ou moins puissantes. L’utilisation au long cours d’immunosuppresseurs est aussi une option. Le traitement
    des MICI bénéficie également des avancées de la recherche dans le domaine des biothérapies. Si les médicaments ne sont pas efficaces ou si un traitement de fond est nécessaire, les médecins optent pour un immunomodulateur.

  • La prise en charge des symptômes
    En parallèle des traitements visant l’inflammation associée
    aux MICI, des anti-diarrhéiques et des compléments
    alimentaires peuvent être prescrits aux patients pour traiter
    les symptômes tels que les diarrhées ou les carences en
    vitamines.

  • La chirurgie en dernier recours
    En cas de complication, ou lorsque la maladie ne répond plus aux traitements, une intervention chirurgicale devient parfois nécessaire pour supprimer la partie de l’intestin atteinte, en particulier le côlon ou le rectum.

Sources
1 - AFA CROHN RCH France – MICI quoi ? – Lien de la page – Consulté le 21-02-2025 | 2 - Fondation pour la recherche médicale -Tout savoir sur les MICI - maladie de crohn -  Lien de la page - Consulté le 21-02-2025 | 3 - LE MANUEL MSD - Présentation de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) - 11-2023 - Lien de la page - Consulté le 21-02-2025 

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